RD Congo
Aujourd'hui dimanche 18 février, le PPRD a convié un grand nombre de notables Kongo pour une matinée politique, en la Salle des Fêtes de PARIGEC à Kasangulu. Pendant trois heures, de 14h30 à 17h30, le gratin AMP et les traîtres de l'Union se sont congratulés pour leur prise de pouvoir au Kongo Central, sans même prendre la peine d'observer une minute de silence en mémoire aux civils, aux policiers et aux militaires qui ont trouvé la mort lors des récents évènements. Pourtant étaient présents à ces réjouissances, l'administrateur du territoire, le chef de poste de l'ANR (Agence Nationale des Renseignements), le chef de poste de la DGM (Direction Générale de la Migration) et le commandant de police du territoire de Kasangulu.
On pouvait reconnaître aussi dans cette assemblée, le Dr MPIANA (ancien député de la Transition), le Pr André MASIALA MA SOLO (ancien ministre de l'éducation) et Nestor DIAMBUANA, l'ancien vice-gouverneur de la Banque Centrale. A leurs côtés, se trouvaient le président du PPRD Bas-Congo, entouré des amis de MBATSHI BATSHIA venus de Matadi, le député provincial RCF de Kasangulu, Papy MAMBO LUEMBA et MFUMU BOLS, membre assermenté de l'assemblée permanente de la CEI.
Par contre, plusieurs grands leaders Kongo de l'AMP ne se sont pas déplacés : Antoine NGHONDA (député national de Matimba, ex ambassadeur itinérant du Président Joseph Kabila), César TSASA DI NTUMBA député national du bas-fleuve, ex-gouverneur du Bas-Congo avant l'intérim de Jacques Mbadu), Simon MBOSO, l'actuel ministre du commerce extérieur, et Madame FULU, membre influente de l'Assemblée Provinciale à Matadi.
C'est MFUMU BOLS qui prit la parole pour déclarer que c'est grâce à la voix de M. MAMBO que l'AMP a pu faire jeu égal avec l'Union à 14 voix partout. D'ailleurs, on se souvient que le 31 janvier, lors des vœux de l'administrateur du territoire au restaurant " TSHIAMA ", à Kasangulu, le député provincial MAMBO s'était vanté que sa voix avait été prépondérante dans cette élection. Mais il manquait encore une voix pour l'emporter. Et c'est celle d'Augustin KISOMBE qui a apporté la victoire au camp présidentiel. On connaît la suite : plus de 200 morts et des centaines de disparus, dans l'un des pires massacres qu'a connu le Kongo Central ces dernières années.
Mais, le clou de cette matinée politique consistait à présenter officiellement Papy MAMBO LUEMBA comme faisant partie désormais à part entière de l'AMP. C'est pourtant comme membre du RCF, le parti cher au sénateur du Katanga et ancien Premier ministre le Pr Vincent de Paul Lunda Bululu, partie active de la plate-forme Union pour la Nation, qu'il avait été élu à l'Assemblée Provinciale. Ainsi, nous apprenons aujourd'hui que Papy MAMBO LUEMBA vient de quitter délibérément le RCF, son parti d'origine. Or, que dit l'Article 110 de la Constitution de la RD Congo ? " Tout député national, tout sénateur et tout député provincial qui quitte délibérément son parti politique pendant la législature est réputé renoncer à son mandat parlementaire, obtenu dans le cadre dudit parti politique ".
Voici un cas flagrant d'invalidation qui remet directement en cause l'élection au premier tour du gouverneur et du vice-gouverneur du Kongo Central ! Il suffirait que le Pr LUNDA BULULU constate la démission de fait de Papy MAMBO pour que la plate-forme Union et Alliés puisse à nouveau saisir la Cour d'Appel de Matadi et réclamer un deuxième tour, cette fois-ci pour égalité des voix. Le verdict de la Cour Suprême de Justice a certainement tranché sur les règles de la majorité absolue, mais en invalidant la voix du Député Papy MAMBO, le score au premier tour serait désormais de 14 pour l'AMP et Alliés et de 14 pour l'Union et Alliés, soit une égalité parfaite.
D'autre part, on notera que M. MFUMU BOLS n'aurait pas dû participer à une telle réunion puisque son statut de membre de la CEI lui interdit de prendre part au débat politique. D'ailleurs, il avait tenté de s'inscrire à la cooptation des chefs coutumiers pour le compte du district de la Lukaya mais il avait été invalidé. Ceci en dit long sur l'indépendance de la Commission Electorale… Souvenons-nous que l'Abbé Malu-Malu avait soutenu cette candidature en confirmant la démission de l'intéressé, qui a été réintégré à la CEI du Bas-Congo à Matadi à la suite de son invalidation.
Honoré Kanange