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CIA confidentiel

La Machine à Tuer

Par Fidel Castro
CounterPunch, le 9 juillet 2007

article original : "The Killing Machine - Reflections on the "Family Jewels" From a Target of the CIA"

Réflexions sur les "Bijoux de Famille" par une cible de la CIA


On avait annoncé que la CIA déclasseraient des centaines de pages sur les actions illégales qui incluent des plans pour éliminer les dirigeants de gouvernements étrangers. Cette publication a été soudainement stoppée et reportée d'une journée. Aucune explication cohérente n'a été fournie. Il est possible que quelqu'un à la Maison Blanche ait parcouru ces documents…

Le premier paquet de documents déclassés est intitulé "les Bijoux de Famille" [The Family Jewels]. Il consiste en 702 pages sur les actions illégales de la CIA, menées entre 1959 et 1973. Environ cent pages de cette partie ont été effacées. Il s'agit d'actions qui n'étaient autorisées par aucune loi : des complots d'assassinat d'autres dirigeants, des expérimentations de drogues sur les êtres humains pour contrôler leurs esprits, l'espionnage de militants pour les droits civils et de journalistes, parmi d'autres activités similaires qui étaient expressément interdites.

Ces documents ont commencé à être rassemblés, il y a 14 ans. En effet, après que le premier de ces événements eut lieu, le directeur de la CIA, James Schlessinger, a commencé à s'inquiéter de ce que la presse écrivait, en particulier tous les articles de Robert Woodward et de Carl Bernstein, publiés par le Washington Post, déjà mentionnés dans le "Manifeste du Peuple Cubain". L'agence a été accusée de faire de l'espionnage dans l'hôtel du Watergate. Ses anciens agents, Howard Hunt et James McCord, y participaient.

En mai 1973, le Directeur de la CIA exigea que "tous les agents secrets de cette agence doivent m'informer immédiatement sur toute activité passée ou en cours qui pourrait se trouver hors de la charte de cette agence". Schlessinger, nommé plus tard à la tête du Pentagone, fut remplacé par William Colby. Colby disaient de ces documents qu'ils étaient des "cadavres dans le placard". De nouvelles révélations dans la presse obligèrent Colby à avouer, en 1975, l'existence de ces rapports au président intérimaire Gérald Ford. Le New York Times dénonçait l'infiltration de l'agence dans les groupes anti-guerre. La loi qui créa la CIA l'empêchait d'espionner à l'intérieur des Etats-Unis.

"C'était juste la partie visible de l'iceberg", dit alors le Secrétaire d'Etat Henry Kissinger.

Kissinger, lui-même, mit en garde que "le sang coulerait" si d'autres actions venaient à être connues et il ajouta immédiatement : "Par exemple, que Robert Kennedy a personnellement contrôlé l'assassinat de Fidel Castro". Le frère du président était alors le Ministre de la Justice des Etats-Unis. Il fut assassiné plus tard alors qu'il se présentait aux élections présidentielles de 1968, ce qui facilita l'élection de Richard Nixon par manque de candidat fort. La chose la plus dramatique à propos de cette affaire est qu'il avait visiblement acquis la conviction que John Kennedy avait été victime d'une conspiration. Des enquêteurs minutieux, après avoir analysé les blessures, le calibre des balles et autres circonstances entourant la mort du président, arrivèrent à la conclusion qu'il y avait au moins trois tireurs. Le solitaire Oswald, utilisé comme instrument, ne pouvait pas avoir été le seul tireur. Je trouvais cela plutôt frappant. Excusez-moi de dire cela, mais le destin avait fait de moi un instructeur de tir avec lunette de visée pour le corps expéditionnaire de Granma. J'ai pratiqué et enseigné, chaque jour pendant des mois : même si la cible est statique et qu'elle disparaît de la vue à chaque tir, vous devez tout regarder à nouveau en quelques fractions de secondes.

Oswald voulait passer par Cuba lors de son voyage en URSS. Il avait déjà été ici auparavant. Quelqu'un l'avait envoyé demander un visa à l'ambassade de notre pays à Mexico mais personne ne le connaissait là-bas et son visa lui fut refusé. Ils voulaient nous impliquer dans la conspiration. Plus tard, Jack Ruby, un homme ouvertement lié à la Mafia - incapable de surmonter tant de douleur et de tristesse, comme il l'a déclaré -, assassina Oswald. Dans une enceinte de police pleine d'agents, figurez-vous !

Par la suite, à plus d'une occasion, j'ai rencontré des membres mécontents de la famille de Kennedy, dans leurs fonctions internationales ou lors de visites à Cuba, qui me saluèrent avec respect. Le fils de l'ancien président, qui était un très petit enfant lorsque son père fut tué, visita Cuba 34 ans plus tard. Nous nous sommes rencontrés et je l'ai invité à dîner.

Le jeune homme, dans la fleur de l'âge et bien éduqué, mourut tragiquement dans un accident d'avion un soir d'orage alors qu'il survolait le vignoble de Martha avec sa femme. Je n'ai jamais effleuré cette question épineuse avec aucune de ses personnes. Au contraire, je faisais remarquer que si le président élu avait été Nixon au lieu de Kennedy, après le désastre de la Baie des Cochons, nous aurions été attaqués par les forces terrestres et navales qui escortaient l'expédition de mercenaires et nos deux pays auraient payé un lourd tribu en vies humaines. Nixon ne serait pas limité à dire que la victoire a de nombreux géniteurs et que la défaite est orpheline. Entre nous, Kennedy n'a jamais été trop enthousiaste sur l'aventure de la Baie des Cochons : il y a été conduit par la réputation militaire d'Eisenhower et l'imprudence de son vice-président ambitieux.

Je me souviens qu'à la minute exacte où il fut assassiné, je discutais dans un lieu tranquille à l'extérieur de la capitale avec le journaliste français Jean Daniel. Celui-ci me dit qu'il apportait un message du Président Kennedy, qui lui essentiellement dit : "Vous allez rencontrer Castro. Je voudrais savoir ce qu'il pense du terrible danger que nous venons de connaître d'une guerre thermonucléaire. Je veux vous revoir dès que vous reviendrez". Jean Daniel ajouta : "Kennedy était très actif ; il semblait être une machine politique". Mais nous avons du interrompre notre conversation lorsque quelqu'un se précipita dans la pièce où nous nous trouvions et nous informa de ce qu'il venait de se passer. Nous avons mis la radio. Ce que Kennedy pensait était à présent inutile. Certainement, je vivais avec ce danger. Cuba était à la fois la partie faible et celle qui aurait été frappée en premier, mais nous n'étions pas d'accord avec les concessions qui furent faites aux Etats-Unis. J'ai déjà parlé de cela auparavant.

Kennedy est sorti de cette crise avec une plus grande autorité. Il en est venu à reconnaître les sacrifices énormes en vies humaines et en richesse matérielle faits par le peuple soviétique dans la lutte contre le fascisme. En 1961, le pire dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba n'était pas encore arrivé. Alors qu'il ne s'était pas résigné au résultat de la Baie des Cochons, la Crise des Missiles arriva en même temps. Le blocus, l'asphyxie économique, les attaques pirates et les complots d'assassinats se multiplièrent. Mais les complots d'assassinats et autres faits sanglants commencèrent sous l'administration d'Eisenhower et de Nixon.

Après la Crise des Missiles, nous n'aurions pas refusé de parler avec Kennedy. Nous n'aurions pas non plus cessé d'être révolutionnaires et radicaux dans notre lutte pour le socialisme. Cuba n'aurait jamais rompu les relations avec l'URSS comme il lui avait été demandé. Peut-être que si les dirigeants américains avaient été conscients de ce que pourrait être une guerre utilisant des armes de destruction massive, ils auraient mis fin à la Guerre Froide plus tôt et différemment. C'est du moins ainsi que nous le ressentions à l'époque, lorsque l'on ne parlait pas encore de réchauffement planétaire, des équilibres rompus, de la consommation énorme d'hydrocarbures et de l'armement sophistiqué créé par la technologie, comme je l'ai déjà dit à la jeunesse cubaine. Nous aurions eu beaucoup plus de temps pour atteindre, par la science et la conscience, ce que nous sommes forcés aujourd'hui de réaliser à la hâte.

Le Président Ford décida de nommer une Commission pour enquêter sur l'Agence Centrale de Renseignements. "Nous ne voulons pas détruire la CIA, mais la préserver", avait-il déclaré.

A la suite des enquêtes de la Commission, qui était dirigée par le Sénateur Franck Church, le Président Ford signa un décret présidentiel interdisant expressément la participation de fonctionnaires américains dans l'assassinat de dirigeants étrangers. Les documents publiés aujourd'hui révèlent cette information sur les liens entre la CIA et la Mafia pour mon assassinat.

Des détails sont aussi révélés sur l'Opération Chaos, entreprise depuis 1969 pendant au moins sept ans, pour laquelle la CIA créa un escadron spécial avec pour mission d'infiltrer les groupes pacifistes et d'enquêter sur "les activités internationales de militants radicaux et noirs". L'Agence a dressé la liste de plus de 300.000 noms de citoyens américains et d'organisations, ainsi que des dossiers détaillés sur 7.200 personnes.

Selon le New York Times, le Président Johnson était convaincu que le mouvement américain anti-Guerre était contrôlé et fondé par des gouvernements communistes et il ordonna à la CIA d'en apporter la preuve.

Qui plus est, ces documents reconnaissent que la CIA a espionné divers journalistes, comme Jack Anderson, des artistes comme Jane Fonda et John Lennon, et les mouvements étudiants de l'Université de Columbia. Elle a aussi fouillé des maisons et mené des tests sur des citoyens américains pour déterminer les réactions des êtres humains à certaines drogues.

Dans un mémo envoyé à Colby en 1973, Walter Elder, qui avait été l'assistant exécutif de John McCone, le directeur de la CIA au début des années 70, informe sur les discussions au siège de la CIA qui ont été enregistrées et transcrites : "Je sais que quiconque travaillait dans les bureaux du directeur s'inquiétait du fait que ces conversations dans le bureau et au téléphone étaient transcrites. Durant les années McCone, il y avait des micros dans ses bureaux habituels, le bureau intérieur, la salle à manger, le bureau du bâtiment Est et dans le bureau de sa maison sur White Haven Street. Je ne sais si quelqu'un est prêt à parler de ceci, mais l'information tend à s'échapper et l'Agence est certainement vulnérable dans ce cas".

Les transcriptions secrètes des directeurs de la CIA pouvaient contenir un grand nombre de "bijoux". Les Archives de la Sécurité Nationale réclament déjà ces transcriptions.

Un mémo explique que la CIA avait un projet qui s'appelait OFTEN, qui collecterait "l'information sur les drogues dangereuses dans les sociétés américaines", jusqu'à ce que ce programme se termine an automne 1972. Dans un autre mémo, il y a des rapports selon lesquels des fabricants de drogues commerciales "avaient passé" des drogues à la CIA qui avaient été "refusées à cause d'effets secondaires indésirables".



Faisant partie du programme MKULTRA, la CIA avait donné du LSD et autres drogues psychotropes à des gens à leur insu. Selon un autre document issu de ces archives, Sydney Gottlieb, un psychiatre et chimiste en chef de l'Agency Mind Control Program [Agence du Programme de Contrôle des Esprits], paraît avoir été celui qui a mis à la disposition le poison qui allait être utilisé dans l'assassinat de Patrice Lumumba.

Des employés de la CIA assignés au MHCHAOS, l'opération qui effectuait la surveillance de l'opposition américaine à la guerre du Vietnam et autres dissidents politiques, exprimèrent "un haut niveau de mécontentement" pour avoir reçu l'ordre d'effectuer de telles missions.

Néanmoins, il y a une série de sujets intéressants révélés dans ces documents, comme le haut niveau auquel ces décisions étaient prises pour mener des actions contre notre pays.

La technique utilisée aujourd'hui par la CIA pour éviter de donner tout détail n'est pas de rayer les passages désagréables, ce sont les espaces vierges, arrivés avec l'utilisation des ordinateurs.

Pour le New York Times, de grandes sections censurées, examinées il y a des années par des journalistes, des enquêteurs parlementaires et une commission présidentielle, ne sont pas dans les documents. Elles révèlent que la CIA ne peut toujours pas exposer les cadavres qui se trouvent dans ses placards, ni de nombreuses activités développées dans des opérations à l'étranger. Howard Osborn, alors Directeur de la Sécurité à la CIA, fait un résumé des "bijoux" compilés par son bureau. Il fait la liste de huit affaires, dont le recrutement du gangster Johnny Roselli, pour le coup d'Etat contre Fidel Castro. Mais ils ont rayé le document se trouvant en tête de la liste initiale d'Osborn : deux pages et demie.

"Le Bijou No 1 du Bureau de la Sécurité de la CIA doit être très intéressant, surtout que le deuxième de la liste est le programme concernant l'assassinat de Castro par Roselli", a déclaré Thomas Blanton, le directeur des Archives de la Sécurité Nationale, qui a requis le déclassement des "Bijoux de Famille" il y a 15 ans, en vertu de la Loi sur la Liberté d'Information [Freedom of Information Act].

Il est remarquable que l'administration qui a déclassé le moins d'information dans l'histoire des Etats-Unis et qui a même commencé un processus de re-classification de l'information qui a été auparavant déclassée, prend à présent la décision de faire ces révélations. Je crois qu'une telle action pourrait être une tentative de présenter une image de transparence au moment où le gouvernement connaît un taux jamais vu d'impopularité et de non-approbation. C'est aussi un moyen de montrer que ces méthodes appartiennent à une autre époque et ne sont plus en usage. Lorsqu'il a annoncé cette décision, le Général Hayden, l'actuel directeur de la CIA, a déclaré : "Ces documents offrent un regard sur une époque très différente et sur une Agence très différente."

Il est inutile de dire que tout ce qui est décrit ici a toujours cours. Sauf qu'aujourd'hui, c'est d'une façon plus brutale et c'est partout sur la planète, y compris un nombre croissant d'actions illégales au sein même des Etats-Unis.

Le New York Times a écrit que les experts en services de renseignements consultés ont exprimé que la révélation contenue dans ses documents est une tentative de détourner l'attention des récentes controverses et scandales qui plombent la CIA et une Administration en train de vivre quelques-uns de ses pires moments d'impopularité.

Ce déclassement pourrait être aussi une tentative de montrer, au début du processus électoral, que les administrations Démocrates étaient aussi mauvaises, sinon pire, que celle de M. Bush.

Aux pages 11 à 15 du mémorandum pour le Directeur de la CIA, on peut lire :

"En août 1960, M. Richard M. Bissell approcha le Colonel Sheffield Edwards avec l'objectif de déterminer si le Bureau de la Sécurité avait des agents qui pouvaient aider dans une mission confidentielle qui nécessitait une action de style gangster. La cible de cette mission était Fidel Castro.

"Etant donnée l'extrême confidentialité de cette mission, le projet n'était connu que d'un petit groupe de personnes. Le Directeur de la CIA fut informé et donna son accord. Le Colonel J.C. King, le chef de la Division de l'Hémisphère Occidentale, fut aussi informé, mais l'ensemble des détails étaient délibérément cachés aux agents de l'Opération JMWAVE. Bien que certains agents des Communications (Commo) et de la Division des Services Techniques (TSD) eussent pris part aux phases initiales du programme, ils n'avaient pas conscience des buts de cette mission.

"Robert A. Maheu fut contacté. Il fut informé du projet en termes généraux et on lui demanda d'évaluer s'il pouvait obtenir l'accès à des éléments du genre gangsters, première étape pour accomplir le but désiré.

"M. Maheu informa qu'il avait rencontré un certain Johnny Roselli à plusieurs occasions, lorsqu'il s'était rendu à Las Vegas. Il ne l'avait rencontré que d'une façon informelle, par l'intermédiaire de clients, mais on lui avait dit que [Roselli] faisait partie des échelons supérieurs du 'syndicat' et qu'il contrôlait les machines à glaçon sur le Strip. Dans l'opinion de Maheu, si Roselli était en fait un membre du Clan, il avait sans aucun doute des connexions qui conduiraient au racket sur le jeu à Cuba.

"On demanda à Maheu de se rapprocher de Roselli, qui savait que Maheu était un cadre supérieur dans les relations publiques à la recherche de clients nationaux et internationaux, et de lui dire qu'il avait récemment été contacté par un client qui représentait plusieurs entreprises internationales qui souffraient d'énormes pertes financières à Cuba à cause de Castro. Ils étaient convaincus que l'élimination de Castro serait la solution à leur problème et ils étaient prêts à payer 150.000 dollars pour une issue heureuse. Roselli devait être parfaitement conscient du fait que le gouvernement des Etats-Unis ne savait rien, et ne pouvait rien savoir de cette opération.

"Cela fut présenté à Roselli le 14 septembre 1960 au Hilton Plaza Hotel de New York City. Sa réaction initiale fut d'éviter d'être impliqué mais, après les efforts persuasifs de Maheu, il accepta de présenter cette idée à un ami, Sam Gold, qui connaissait "quelques Cubains". Roselli a bien fait comprendre qu'il ne voulait pas d'argent pour sa participation dans tout cela et il pensait que Sam Gold ferait de même. Aucune de ces deux personnes ne fut payée avec l'argent de l'Agence.

"Durant la semaine du 25 septembre, Maheu fut introduit auprès de Sam, qui vivait à l'Hôtel Fontainebleau de Miami Beach. Ce n'est que plusieurs semaines après avoir rencontré Sam et Joe (qui lui avait été présenté comme 'transporteur' opérant entre la Havane et Miami), qu'il vit les photos de ces deux individus dans la section dominicale de Parade. Ils furent identifiés, respectivement, comme étant Momo Salvatore Giancana et Santos Trafficante. Les deux hommes étaient sur la liste du Ministre de la Justice, parmi les dix personnes les plus recherchées. Le premier y était décrit comme étant le patron de la Cosa Nostra à Chicago et l'héritier d'Al Capone, le second étant le patron des opérations cubaines de la Cosa Nostra. Maheu appela immédiatement son bureau après avoir pris connaissance de ses informations.

"Après avoir analysé les méthodes possibles pour mener cette mission, Sam suggéra qu'ils ne se servent pas d'armes à feu mais, s'ils pouvaient mettre la main sur des pilules mortelles d'une certaine sorte et que quelque chose soit placée dans la nourriture ou la boisson de Castro, ce sera une opération beaucoup plus efficace. Sam indiqua qu'il avait un candidat possible en la personne de Juan Orta, un fonctionnaire cubain, qui avait reçu des dessous-de-table dans le racket sur les paris, qui avait toujours accès à Castro et qui était dans un pétrin financier.

"Il fut demandé à la TSD de produire 6 pilules hautement mortelles.

"Joe livra ces pilules à Orta. Après plusieurs semaines de tentative, Orta a semblé s'être dégonflé et a demandé d'être retiré de cette mission. Il suggéra un autre candidat qui fit plusieurs tentatives infructueuses."

Tout ce qui a été dit dans les nombreux paragraphes ci-dessus est entre guillemets. Observez bien, chers lecteurs, les méthodes qui étaient déjà utilisées par les Etats-Unis pour diriger le monde !

Je me souviens que, durant les premières années de la Révolution, dans les bureaux de l'Institut National pour la Réforme Agraire, il y avait un homme qui travaillait là avec moi, dont le nom était Orta. Il avait été lié aux forces politiques anti-Batista. C'était un homme sérieux et respectueux. Mais ça ne pouvait être que lui. Les décennies ont passé et je vois son nom une fois de plus dans le rapport de la CIA. Je ne peux mettre immédiatement la main sur l'information prouvant ce qui lui est arrivé. Acceptez mes excuses si j'ai involontairement offensé un membre de sa famille ou un descendant, que la personne que j'ai nommée soit coupable ou non !

L'empire a créé une véritable machine à tuer qui a été construite pas seulement pour la CIA et ses méthodes. Bush a établi des superstructures puissantes et coûteuses en matière de renseignements et de sécurité et il a transformé toutes les forces terrestres, navales et aériennes en des instruments de puissance mondiale qui apportent la guerre, la famine et la mort partout sur la planète, afin d'éduquer ses habitants à l'exercice de la démocratie et de la liberté. Le peuple américain s'éveille progressivement à cette réalité. "Vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps", disait Lincoln.

Traduit de l'anglais par [JFG/QuestionsCritiques]