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Le nouveau satellite iranien met la Chine à l’épreuve

par Peter J. Brown
Asia Times Online, le 11 février 2009

article original : "Iran's new satellite challenges China"

Un nouveau satellite provocateur, Omid (Espoir), lancé par l’Iran la semaine dernière, a certainement fait ses preuves dans l’espace. Pour la Chine, Omid représente une occasion inhabituelle, un véritable cadeau de la part de l’Iran. Le vieux débat sur le rôle de la Chine vis-à-vis d’un Iran spatial a soudainement changé.

Alors que le monde évalue ce que l’Iran est en train de faire et si la Chine est sincère ou non lorsqu’elle parle de ses activités pacifiques dans l’espace - qui implique sans aucun doute sa relation de longue date avec l’Iran -, cette dernière a désormais une chance d’entrer sur la scène mondiale.

Malheureusement, la Chine est souvent très mauvaise à faire passer son message et le gouvernement actuel à Pékin n’est guère meilleur. Autrement dit, la Chine peut bien y voir une opportunité directe mais, pour diverses raisons, elle risque de passer complètement à côté.

Avant Omid, le soutien continu - et souvent caché - de la Chine au développement d’une technologie de missiles balistiques a toujours été un sujet bouillant à chaque fois que les programmes de missiles et spatiaux iraniens étaient sur la table. Aujourd’hui, on a quasiment oublié le rôle joué en coulisses par la Chine.

Avec son nouveau satellite en orbite, l’attention se porte à la fois sur les systèmes de missiles balistiques de l’Iran et sur la façon dont Israël éradiquera toutes les installations spatiales de l’Iran, en même temps que ses installations nucléaires. Soit dit en passant, l’auteur a aperçu Omid pour la première fois jeudi dernier, tôt dans la soirée, alors qu’il volait bas à l’horizon, au loin au Nord-Ouest du Maine.

La dernière fois que nous avons vérifié, il n’y avait absolument rien à ce sujet dans la section en anglais du site internet de l’ASI (l’Agence Spatiale Iranienne), lequel, à l’instar du site internet tenu par l’Administration Spatiale Nationale chinoise, est de valeur très limitée pour la communauté internationale des passionnés d’espace.

L’Iran se livre à une recherche de base en technologie spatiale à travers Omid. Du moins, c’est ce que Parviz Tarikhi, l’un des responsables de l’ASI, qui dirige le Département de Télédétection par Micro-ondes à la Station de Réception des Satellites de Mahdasht, en Iran, veut que le monde croie.


Parviz Tarikhi

Tarikhi a répondu presque immédiatement par courriel à plusieurs questions qui lui ont été soumises par Asia Times Online. Il n’y a aucun doute que Tarikhi a conscience que le cœur de sa réponse peut mal tomber pour les détracteurs d’extrême-droite, surtout ceux qui vont devoir maintenant faire marche arrière et reconnaître au moins que le programme spatial iranien n’est pas différent de celui des autres nations.

C’est-à-dire, si vous oubliez le fait que les dirigeants iraniens aient parlé ouvertement de leur désir d’annihiler Israël[1] et que l’ASI contribue à cette capacité d’entreprendre une telle mission.

Pourtant, le passé est clair. L’ASI a été impliqué dans diverses activités spatiales pacifiques des Nations-Unies pendant des décennies et l’Iran participe à un autre forum, l’Organisation de Coopération Spatiale Asie-Pacifique (APSCO). La Chine, en 2005, a été la nation organisatrice de l’APSCO, qui inclut désormais l’Iran, en compagnie du Bengladesh, de l’Indonésie, de la Mongolie, du Pakistan, du Pérou, de la Thaïlande et de la Turquie.

Loin de moi l’idée d’affirmer que la Chine exerce, d’une façon ou d’une autre, une réelle influence sur les activités spatiales de l’Iran à travers l’APSCO. Mais la Chine pourrait très bien tirer un énorme bénéfice de tout ce qui attire l’attention ou qui souligne ses efforts à promouvoir le côté civil et pacifique du programme global de technologie spatiale à double usage. En tant que forum régional établi en Asie, l’APSCO a bien servi ce but.

A part tout ce que l’on peut dire sur l’APSCO, les états de service de Tarikhi à ce jour ne peuvent être ni réfutés ni ignorés. Il a contribué pendant des années à servir la Commission des Nations-Unies sur les Utilisations Pacifiques de l’Espace Extérieur (UN-COPUOS). Entre autres choses, il a co-présidé l’Equipe Active d’UNISPACE-III, qui a essayé de développer une stratégie de surveillance environnementale complète mondiale. En compagnie d’autres membres de l’ASI, il a travaillé étroitement avec de hauts responsables de pays comme le Nigeria et l’Indonésie, une chose sur laquelle le Président Barack Obama pourrait méditer.

En fait, en tant que haut responsable à l’ASI, Tarikhi a notamment engagé l’ASI à développer des actifs dans l’espace, à la fois pour des objectifs pacifiques et pour être utilisés dans des programmes spatiaux multinationaux. Dans un article publié dans le magazine Position en juin dernier et intitulé « les ambitions spatiales iraniennes », Tarikhi a souligné que « l’Iran poursuivait un programme spatial depuis de nombreuses années et que c’est en 1958 qu’il a embrassé l’idée d’utiliser l’espace et ses technologies à des fins pacifiques, lorsque son pays a rejoint 17 autres nations pour établir la Commission onusienne ad hoc pour la Coopération Spatiale Internationale (devenue plus tard l’UN-COPUOS). »

« Cependant, ce fut le lancement en 1972 [par les Etats-Unis] d’ERTS – devenu plus tard Landsat-1 – qui a déclenché un réel intérêt dans la télédétection. L’Iran a construit une installation à Mahdasht, à 65 kilomètres à l’ouest de Téhéran, pour obtenir une imagerie de télédétection depuis ce satellite », a-t-il écrit.

Selon Tarikhi, la télédétection depuis un satellite est l’une des toutes premières priorités de l’ASI.

« Bien que la Station de Réception de Mahdasht, au nord-ouest de Téhéran, ait été l’une des premières stations de réception au monde à recevoir [des données et une imagerie] depuis Landstat, elle n’a pas réussi à poursuivre correctement et favorablement son activité, à cause de l’arrivée de la Révolution Islamique en Iran en 1978 », a dit Tarikhi.

« D’où l’idée d’avoir nos propres satellites afin de garantir les besoins du pays en données de télédétection, en plus d’autres demandes [incluant] les communications et la télédiffusion, par exemple. » [2]

Tarikhi décrit Omid comme un satellite expérimental qui prend des mesures orbitales tout en ouvrant la porte à des « systèmes plus sophistiqués transportant également les équipements de télédétection ». Il y a lien certain entre ce que l’ASI poursuit dans l’espace au moyen d’Omid et ce que l’APSCO considère comme l’une de ses top priorités.

« L’APSCO projette de développer des actifs de télédétection comme l’une de ses activités et programmes principaux. Cela bénéficierait à ses membres et leur apporterait un grand nombre de retombées économiques et sociales », a déclaré Tarikhi.

« L’APSCO pourrait être une organisation efficace, peut-être comme l’Agence Spatiale Européenne. [L’intérêt croissant dans] les sciences de l’espace et les technologies spatiales dans la région Asie Pacifique est considérable. Dans le secteur spatial, il y a de gros acteurs comme la Chine, l’Inde, le Japon et l’Australie. La Corée du Sud, la Thaïlande, le Pakistan et l’Iran avancent rapidement. Si ces nations enthousiastes peuvent allier leurs forces et mettre en commun leurs potentiels et leurs capacités dans ce domaine, elles économiseront beaucoup de temps et d’argent tout en bénéficiant énormément de la synergie et des résultats communs. »

Bien trop souvent, le débat sur les applications militaires spatiales et sur le phénomène de militarisation de l’espace prend le dessus, excluant totalement l’importance des activités de recherche spatiale scientifique et fondamentale dans ce processus.

« Les applications des technologies spatiales peuvent être orientées à la fois pour des usages civils et militaires. C’est à nous d’opérer un choix et chacune de ces deux [orientations] pave le chemin ou place des limites et des obstacles à l’autre utilisation ou orientation possible », a déclaré Tarikhi. « Il est plus que sage d’utiliser, tant au niveau national que mondial, ces possibilités aussi merveilleuses pour le bénéfice et le bien-être de l’humanité – et pour son développement durable. »

« Entre temps, il faudrait remarquer que de tels accomplissements nécessitent de hauts niveaux d’expertise et de capacités, ainsi qu’une connaissance approfondie du sujet », ajoute Tarikhi.

Selon Tarikhi, qui reconnaît que l’on ne peut pas ignorer les attitudes et les visions des dirigeants de chaque pays qui influencent et contribuent aussi au rythme, au progrès et aux objectifs de développement de tout programme spatial national, des ressources humaines hautement spécialisées et talentueuses doivent émerger dans chaque pays.

Le programme iranien Omid soutient clairement les objectifs de l’APSCO et partage des éléments avec d’autres initiatives spatiales chinoises connues sous le nom de Coopération Multilatérale sur les Applications de Technologie Spatiale dans la région Asie-Pacifique (AP-MCSTA). L’Iran a participé à ce programme en compagnie de la Chine et de la Thaïlande, pour en citer quelques-uns. Ces trois pays contribuent également à une mission conjointe pour concevoir et fabriquer le Petit Satellite à Missions Multiples (SMMS) qui fonctionnera en tant qu’observatoire terrestre et plate-forme de surveillance des désastres.

Tarikhi n’a jamais mentionné le Forum Régional Spatial Asie-Pacifique (APRSAF) qui a été établi en 1993 sous la supervision de ce qui désormais connu sous le nom d’Agence d’Exploration Aérospatiale Japonaise (JAXA).

L’APRSAF a été créé en réponse à la déclaration adoptée par la Conférence Annuelle Internationale Asie-Pacifique en 1992. Tandis que l’on rencontre peu de nations asiatiques qui appartiennent à la fois à l’APSCO et l’APRSAF, il y a des sous-entendus politiques distincts au sujet de cette division entre l’APSCO et l’APRSAF. L’Inde, le Japon et la Corée du Sud, par exemple, sont membres de l’APRSAF, mais pas de l’APSCO, tandis que l’Iran est membre de l’APSCO, mais pas de l’APRSAF. La politique spatiale régionale en Asie est vraiment complexe.

L’implication actuelle de la Chine avec l’Iran en matière spatiale – conjointement sous les auspices de l’APSCO, de l’AP-MCSTA et du SMMS – est à présent reconnue par le gouvernement américain comme une entreprise entièrement pacifique d’échanges scientifiques valides. Cette reconnaissance fait suite à une interprétation raisonnable d’une décision prise les Etats-Unis en juin 2008 impliquant une société chinoise de service de lancement de fusées, la China Great Wall Industry Corp (CGWIC), qui avait été sanctionnée à plusieurs reprises par les Etats-Unis, et plus récemment en juin 2006, pour son rôle dans la fourniture à l’Iran de certains composants de missiles et de données techniques liées.[3]

CGWIC a été retirée en juin 2008 par le Département au Trésor des Etats-Unis de la liste des « Contrôles d’Actifs Etrangers des Nationaux Spécialement Désignés et des Personnes Bloquées » suite au décret présidentiel n°13382. Ce décret est relatif au « Blocage des Propriétés des Proliférateurs d’Armes de Destruction Massive et de Leurs Supporters » et signifiait qu’après une période de deux ans les accords hautement visibles de la Chine avec l’Iran sous l’égide du trio mentionné ci-dessus de programmes asiatiques régionaux avaient été blanchis par les Etats-Unis.

Mais la Chine, d’une manière ou d’une autre, n’a pas fait en sorte que le monde soit conscient de cette situation. Et cela pourrait avoir de graves conséquences pour l’Iran, alors que de nombreuses personnes en Israël voient le lancement d’Omid par l’Iran comme la quasi garantie d’une attaque de l’Iran par Israël.

Souvenez-vous que l’article de Tarikhi a paru dans le magazine Position, pratiquement au même moment où la déclassification de CGWIC s’est produite, mi-2008. « Le lancement [d’Omid] est programmé pour mi-2009 », avait écrit Tarikhi. « Omid volera sur une orbite presque polaire à 650 km au-dessus de la Terre. Il passera au-dessus de l’Iran six fois toutes les 24 heures. Ce sera le deuxième satellite du pays. Le premier était Sina-1, de fabrication russe, qui a été lancé le 27 octobre 2005. A ce moment-là, l’Iran était le 43ème pays à posséder un satellite. »

Ici, la date de lancement d’Omid publiée par Tarikhi est intéressante parce que, malgré les récentes et nombreuses affirmations du contraire, cela confirme que la date réelle du lancement d’Omid était en avance de plusieurs mois sur le calendrier.

Cet article est remarquable, en particulier à la lumière de la réaction mondiale vis-à-vis d’Omid. De nombreux gouvernements ont semblé surpris de l’apparition d’Omid et ont exprimé avec fermeté leur préoccupation sérieuse, grave et troublante. Le tout dernier rebondissement est arrivé le week-end dernier du Dr Jeffrey Lewis et de son équipe à www.armscontrolwonk.com. Au fur et à mesure qu’ils avancent dans l’analyse du lancement et des données sur la charge explosive de la fusée iranienne Safir à deux étages, ils seraient apparemment confrontés à un véhicule de lancement iranien beaucoup plus sophistiqué – et par conséquent beaucoup plus troublant – que ce qu’ils avaient anticipé précédemment. Voyez un peu !

« A l’instar de ses efforts nucléaires ‘civils’ qui n’ont pas été déclarés pendant deux décennies, des missiles balistiques à long rayon d’action sont probablement développés sous couverture du programme spatial iranien. En effet, le travail spatial de Téhéran pourrait conduire au développement d’un missile balistique intercontinental (ICBM) capable d’atteindre l’ensemble de l’Europe et les Etats-Unis avec une charge ADM [Arme de Destruction Massive] », a écrit Peter Brookes, un expert à la Heritage Foundation[4], basée à Washington-DC, et ancien secrétaire adjoint à la défense des Etats-Unis, dans un article qui a été largement diffusé la semaine dernière.

« Avec son lancement réussi de mardi dernier, le fait est que l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad s’est rapproché un peu plus du développement d’une capacité en matière de missile balistique intercontinental. D’autres lancements sont attendus », a ajouté Brookes. « Un autre signe troublant est que l’Iran a lancé son satellite en avance sur le calendrier prévu. L’année dernière encore, Téhéran déclarait que son premier satellite de fabrication maison serait lancé dans l’espace mi-2009. »

A vrai dire, Brookes n’est pas le seul à le dire, puisque de nombreux observateurs occidentaux ont déclaré qu’Omid avait fait son apparition des mois en avance sur le programme, ignorant visiblement entièrement ou ne tenant pas comte que Tarikhi avait clairement déclaré le contraire mi-2008.

Il n’y a aucun doute que l’apparition d’Omid - tardive ou non - a eu un énorme impact sur Israël.

« L’Iran a lancé en orbite son premier satellite de fabrication maison ; [ce] satellite transporteur de missile peut être utilisé pour transporter des têtes nucléaires visant Israël – et l’Europe ; le monde n’a pas trouvé de moyen pour arrêter ou ralentir le programme d’armes nucléaires iranien ; cela signifie qu’une attaque israélienne contre l’Iran est de plus en plus probable », a écrit Ben Frankel [le rédacteur en chef de HS Daily Wire, quotidien américain en ligne consacré à la défense nationale], le lendemain du lancement d’Omid. « Le compte à rebours d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes a commencé. » [5]

Le département d’Etat US, soucieux qu’Israël a le doigt sur la gâchette, a immédiatement émis la brève déclaration suivante plusieurs heures après le lancement d’Omid.

Les efforts continus de l’Iran pour développer ses capacités d’envoyer des missiles reste un sujet de profonde préoccupation. Récemment, le développement par l’Iran d’un véhicule de lancement spatial, capable de placer un satellite en orbite, établit la base technique à partir de laquelle l’Iran pourrait développer des systèmes de missiles balistiques à longue portée. Un grand nombre des éléments de base impliqués dans les véhicules de lancement spatial sont les mêmes que ceux nécessaires pour développer des missiles balistiques à longue portée.

Travaillant avec les Nations-Unies, nous avons voté une quantité de résolutions du Conseil de Sécurité, dont la Résolution 1737, qui demande aux Etats de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, entre autres, d’équipements et de technologies spécifiques qui pourraient contribuer à ce que l’Iran développe des systèmes de lancement d’armes nucléaires. Nous continuerons avec nos amis et nos alliés dans région à nous occuper des menaces que pose l’Iran, y compris celles liées à ses programmes de missiles et nucléaire et à son soutien au terrorisme.

Quelques jours plus tard seulement, alors qu’il s’adressait aux participants à une conférence sur la sécurité qui se réunissait à Munich, le vice-Président des Etats-Unis, Joe Biden, a adouci le ton du message américain alors qu’il envisageait un contact avec l’Iran.

« Nous serons d’accord pour parler avec l’Iran et lui proposer un choix très clair : continuez dans cette voie et il y aura une pression continue et l’isolement ; abandonnez ce programme nucléaire illicite, ainsi que votre soutien au terrorisme, et il y aura des incitations significatives », a-t-il déclaré.

Dans l’entrefaite, que va faire la Chine ? La Chine doit réaliser que la situation est particulièrement difficile et que le sort de l’Iran est en jeu. Bien sûr, la Chine n’a rien à perdre ici. Ne rien faire ne comporte aucun risque politique.

Oui, la balle est entièrement entre les mains d’Israël et les actions de la Chine pourraient n’avoir aucun effet du tout sur l’issue. Le vrai problème est là. Et pourtant, le timing est tout et la Chine devrait à présent agir de façon responsable. La Chine peut jouer sa carte de l’APSCO et prendre une position pour peut-être éviter un bain de sang généralisé et une confrontation violente entre Israël et l’Iran qui pourrait dégénérer hors de tout contrôle.

L’Inde, également, est trop engagée avec Israël en matière spatiale pour se prononcer, tandis que le Japon est muselé par l’instabilité totale de la Corée du Nord et ses déclarations hostiles qui sont dernièrement de plus en plus fortes. Après avoir récemment signé des accords opportuns avec le Japon et la Corée du Sud pour faire avancer la coopération spatiale régionale, le silence prolongé de la Chine serait malheureux.

Dans le cas présent, un tel silence ne produira que plus de méfiance et de suspicion.

Dans les jours à venir, nous ne pouvons qu’attendre de voir comment la Chine réagira au prochain lancement de missile par la Corée du Nord. Une fois encore, une occasion importante se présentera et la Chine sera à nouveau obligée, faut-il espérer, de hausser le ton. Evidemment, nous ne pouvons que l’espérer.

Peter J. Brown est un journaliste spécialisé en matière de satellites. Il est basé dans l’Etat du Maine, aux Etats-Unis.


Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]

Notes :
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[1] NdT : Décidément, la désinformation à la dent dure ! Faut-il rappeler que Mahmoud Ahmadinejad (au demeurant, un fanatique religieux qui n’est pas un parangon de tolérance) n’aurait jamais dit qu’il fallait « rayer Israël de la carte », mais plutôt qu’il fallait « balayer le régime sioniste de l’histoire ». On peut comprendre que les sionistes ne fassent pas la différence entre « Israël » et « régime sioniste », mais la ficelle est tellement grosse que nombreux sont ceux qui rajoutent « …par le feu nucléaire ». J’ai même entendu vendredi soir l’ancien trader et spéculateur Marc Fiorentino, dans l’émission de Daniel Picouly, parler – avant de se reprendre – du satellite « nucléaire » iranien ! Lapsus révélateur dans la bouche de ce néo-sioniste que l’on voit de plus en plus à la télévision sur les chaînes du service public...
Lire : ”Perdus dans la traduction”, par Jonathan Steel (The Guardian, 14 juin 2006).

[2] Pour plus de détails, voir ici (en anglais)

[3] Voir : ”La Chine retirée de la liste noire sur les missiles”, par Peter J. Brown, Asia Times Online, 12 décembre 2008 (en anglais).

[4] La Fondation Heritage est l’un des plus importants think tank conservateurs américains. Fondée en 1973 par le milliardaire Joseph Coors, son siège est à Washington-DC. Elle reçoit un important soutien financier du magnat de la presse Richard Mellon Scaife. Dans les années 1980, cette fondation fut l’un des architectes et des soutiens les plus importants à la doctrine de Reagan, qui préconisait le soutien aux mouvements anticommunistes en Afghanistan, en Angola, au Cambodge ou au Nicaragua. En partenariat avec le Wall Street Journal, la Fondation Heritage publie annuellement l’Indice de Liberté Economique qui mesure la liberté d'un pays au respect du droit de propriété et au niveau de régulation étatique. De 1995 à 2005, la Fondation Heritage a alimenté le site internet conservateur Townhall.com. On l’aura compris, l’Heritage Foundation a soutenu les principales guerres américaines depuis les années 80. Elle a soutenu l’invasion de l’Irak en 2003 et elle soutient également la dérégulation économique comme outil de liberté.

[5] Voir : ”Le compte à rebours d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran a commencé”, 3 février 2009 (en anglais)