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Des Enfants Sans Pays

Israël et les Théocrates

Par JOSHUA FRANK

CounterPunch - 30 juin 2005


Le gouvernement israélien est en train de prendre des mesures colossales pour instaurer une règle théocratique de contrôle [de l'immigration].

Dans l'édition du 29 juin de Ha'aretz, Relly Sa'ar a rapporté que le gouvernement d'Ariel Sharon a décidé d'établir un règlement afin de refuser la citoyenneté aux enfants qui ne tombent pas sous le coup de la "loi du Retour". Dans de nombreux cas, les enfants des immigrants n'ont même pas le droit de vivre en Israël avec leurs parents. La loi israélienne, vieille de plusieurs années, "La Loi du Retour" autorise les Israéliens de naissance, ainsi que quiconque ayant un parent, un grand-parent ou un/une époux/épouse juif/ve, à devenir citoyen d'Israël.

Dans son effort pour accroître la population juive d'Israël, le gouvernement a ouvert les files de l'immigration à la communauté juive de l'ancienne Union Soviétique. Toutefois, plus de 60% des immigrants juifs originaires de l'ancienne Union Soviétique vivent en couples mixtes. Comme Ha'aretz le fait remarquer, le partenaire non-juif de ces couples ne peut pas ses enfants pour vivre avec eux en Israël s'ils n'arrivent pas ensemble - et même si c'est le cas, l'enfant ne peut pas devenir citoyen israélien. Un tel enfant, comme beaucoup de Palestiniens vivant en Israël, doit vivre sans droits légaux ni statut.

Voici ce qu'écrit Sa'ar : "Un grand nombre de ces enfants arrivent en Israël avec un visa touristique qui a depuis expiré, et ils y sont désormais illégalement. Ils ne peuvent prétendre à des soins médicaux adéquats ou à une éducation convenable, et leur avenir est essentiellement bouché : Ils ne peuvent pas entrer dans l'armée, aller à l'université ou trouver un emploi décent." Il est clair que cette façon d'agir se rapporte plutôt à un gouvernement théocratique que démocratique, puisque la politique discriminatoire d'Israël se base sur une orientation religieuse.

La nouvelle loi israélienne est à classer dans la même catégorie que celle interdisant l'entrée ou la citoyenneté à tou(te)s les Palestinien(ne)s marié(e)s à un(e) Israélien(ne) et qui désire vivre dans ce pays. Bien entendu, le gouvernement israélien prétend que son décret xénophobe a été dicté pour enrayer les attaques terroristes. Ce qui est paradoxal, car il est difficile d'exaspérer quelqu'un plus qu'en le forçant à se séparer de sa famille.

Joshua Frank


Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon