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diplomatie

Le Royaume-Uni et la France envisagent de rappeler leurs ambassadeurs Israël


International Business Times, le 3 décembre 2012
Par Amrutha Gayathri

article original : Britain, France Furious Over Israeli Settlement Decision, Mulling To Recall Ambassadors: Report

Furieuses contre le projet de construire 3000 logements à Jérusalem Est et en Cisjordanie occupés,
le France et la Grande-Bretagne prévoiraient de rappeler leurs ambassadeurs en Israël




Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou (Photo: REUTERS)

En représailles au vote des Nations Unies qui a accordé à la Palestine le statut d'Etat observateur non-membre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a décidé vendredi de lancer les projets de construction de quelque 3000 nouveaux logements à Jérusalem Est et en Cisjordanie et de faire avancer de nouvelles constructions dans la zone sensible E1, près de Jérusalem, revenant sur la promesse qu'il avait faite à l'administration Obama.

Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévenu dimanche que la mise en œuvre de ce dernier plan d'Israël pour de nouvelles implantations porterait un « coup presque fatal » à toute perspective de paix avec les Palestiniens.

Ban a exprimé « une sérieuse préoccupation et sa déception » à propos de cette décision, ajoutant que « tout projet pour E1 doit être annulé » dans l'intérêt de la paix. La Secrétaire d'Etat Hillary Clinton a appelé samedi Israël à reconsidérer ses projets, disant que ce serait un revers pour les efforts d'arriver à une solution à deux Etats entre les Israéliens et les Palestiniens.

Les administrations britanniques et françaises ont également condamné, samedi, la décision de Netanyahou en disant que la confiance internationale dans le désir d'Israël de faire la paix avec les Palestiniens était en danger.

Apparemment, selon un reportage publié ce lundi par le quotidien israélien Ha'aretz, la Grande-Bretagne et la France envisageraient d'intensifier leur protestation en prenant la décision sans précédent de rappeler leurs diplomates.

La décision israélienne aurait « choqué » et « mis en colère » les ministères des Affaires étrangères à Londres et à Paris, an particulier après le soutien que ces deux pays ont étendu à Israël durant les récents combats à Gaza.

« Cette fois-ci, ce ne sera pas juste une condamnation, il y aura une action réelle prise contre Israël », a dit à Haaretz, sous réserve d'anonymat, un diplomate européen. « Londres est furieuse contre la décision concernant E1 ».

Trois hauts diplomates de divers pays européens, qui ont parlé à Haaretz, ont dit que la Grande-Bretagne et la France coordonnaient leurs mesures contre Israël, qu'ils envisagent d'appliquer dans les prochains jours. Le Royaume Uni et la France ont discuté de la mesure inhabituelle de rappeler leurs ambassadeurs de Tel Aviv pour des consultations, ont-ils dit.

Dans une déclaration faite dimanche, la Haute Représentante de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé « une sérieuse préoccupation » à propos de cette décision d'implantation et appelé Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas à travailler en direction d'un règlement du conflit.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a condamné samedi la décision israélienne d'implantation en disant que « ces projets altèreraient la situation sur le terrain à un point qui rendrait la solution à deux Etats, avec Jérusalem comme capitale partagée, beaucoup plus difficile à réaliser ».

« Ils saperaient la réputation internationale d'Israël et créeraient des doutes quant à son engagement déclaré de réaliser la paix avec les Palestiniens ».

L'homologue français de Hague, Laurent Fabius, a parlé de E1 comme de « la nouvelle zone de colonisation » et dit que ce plan d'expansion israélienne pouvait « épuiser la confiance nécessaire pour un retour au dialogue ».

« J'appelle les autorités israéliennes à s'abstenir de toute décision dans cette direction et à manifester clairement leur désir de reprendre les négociations », a dit Fabius dans une déclaration.

La France a voté en faveur des Palestiniens, le 29 novembre, tandis que la Grande-Bretagne s'est abstenue.

A l'instar de ses prédécesseurs, Ariel Sharon et Ehoud Olmert, Netanyahou avait pris l'engagement auprès de Washington qu'Israël ne construirait pas dans la zone E1, une zone attenante à Jérusalem et à la Cisjordanie.

La construction dans la zone E1 empêcherait la contiguïté territoriale entre les parties septentrionale et méridionale de la Cisjordanie, posant des difficultés dans le fonctionnement d'un Etat palestinien.

Israël dit que le rehaussement du statut de la Palestine à l'ONU, à celui d'Etat non-membre, ne change rien, insistant sur le fait que seules des négociations avec Israël pouvaient amener à un Etat palestinien.

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]

NOUS RECOMMANDONS ÉGALEMENT LA LECTURE DE :
"Le Conflit Israélo-Palestinien", par Jean-François Goulon (Le Retour aux Sources, 2012). Compilation de textes écrits par les plus grands auteurs juifs (et quelques autres) ayant traité ce sujet et qui retracent l'histoire de ce conflit, depuis les origines cananéennes de la Palestine à sa demande d'adhésion à l'ONU.


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