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Blair a été naïf dans ses relations avec Moscou

Par Colin Brown
The Independent, le 20 juillet 2007,

article original : "Blair 'was deluded about relations with Moscow'"

Tony Blair a été critiqué par un ancien diplomate britannique, Sir Christopher Meyer, pour s'être fait des illusions sur sa relation étroite avec Vladimir Poutine, le président russe.

Sir Christopher, diplomate à l'ambassade du Royaume-Uni à Moscou, avant d'être nommé ambassadeur auprès des Etats-Unis, a déclaré que l'ancien Premier ministre britannique avait échoué à garantir les intérêts britanniques dans les accords qu'il a passés avec la Russie.

"Blair se faisait des illusions - ridicules - sur ce qu'il pouvait accomplir, tout comme Bush à ce sujet", a déclaré Sir Christopher. "Blair a compris très tôt que Poutine était l'homme qui monte et il a pris des risques. Il l'a rencontré avant qu'il ne devienne président de la Russie. Mais, en ayant fait cela, ayant créé une relation, la question est : qu'est-ce que vous en faites ? Que faites-vous pour servir les intérêts britanniques ? Là, je crois que Tony Blair n'en avait aucune idée et il n'a jamais rien demandé en retour.

"Cette relation était comme un trophée. A la fin, elle lui a pété à la figure et à celle de Gordon Brown, ainsi que pour le reste d'entre nous."

Sir Christopher, qui est à présent le chef de la Commission des Plaintes sur la Presse, soutenait l'expulsion des quatre diplomates russes, mais il a dit que le gouvernement de Blair n'avait pas été réaliste sur ses relations avec la Russie. Il a déclaré que les relations des puissances occidentales avec la Russie étaient à la fois coopératives et antagonistes. "Les Russes ne serreront jamais sur leur cœur les puissances occidentales. Les relations seront toujours chaotiques et agitées et nous devrions l'accepter."

Il a ajouté : "Même après la chute du communisme et de l'Union Soviétique, les gens des services de sécurité m'ont toujours dit que le niveau d'activité des services secrets russes n'ont montré aucune diminution. Ils sont aussi actifs dans la nouvelle Russie qu'ils l'étaient sous l'Union Soviétique".

"C'est un furoncle qui aurait dû être percé il y a longtemps. Le truc avec les services de sécurité russes est que s'ils peuvent s'en tirer avec ces choses ils continueront jusqu'à ce qu'on les stoppe.

"Il y a une longue continuité qui remonte à la Russie tsariste - relative à la crainte d'être encerclés, ils envoient des espions pour s'assurer que personne ne complote contre la Russie par crainte des ennemis, ils détruisent leurs ennemis. Cela remonte au-delà de la révolution et du communisme soviétique et ça continue à ce jour".

Jim Murphy, ministre aux affaires étrangères, a exclu hier toute possibilité d'accepter un procès dans un pays tiers du Russe recherché pour le meurtre de l'ancien espion Alexander Litvinenko. Un procès dans un pays tiers a été suggéré par Boris Berezovsky, le dissident russe qui vit à Londres, comme moyen de résoudre l'impasse entre Poutine et Gordon Brown sur le refus de la Russie d'extrader Andrei Lugovoy.

Un porte-parole du Premier ministre a déclaré : "Nous voulons que M. Lugovoy soit jugé par un tribunal du Royaume-Uni. Cela signifie sur le sol britannique et le sol britannique veut dire le Royaume-Uni".

M. Murphy a déclaré que la Grande-Bretagne espérait que les représailles diplomatiques sur l'expulsion de Londres des quatre diplomates russes ne s'étendent pas. "C'est une décision qui a été prise avec un très grand regret", à-t-il déclaré à la Commission des Affaires Etrangères des Communes [la chambre basse].

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]