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Moyen-Orient

Les Etats-Unis prétendent que la Syrie et
l'Iran préparent un coup d'Etat au Liban

Par Anne Penketh et Andrew Buncombe

The Independent 2 novembre 2006
article original : US claims Syria and Iran planning Lebanon coup

Sans révéler leurs preuves, les Etats-Unis ont accusé la Syrie et l'Iran d'essayer de renverser le gouvernement libanais et ont prévenu ces deux pays qu'ils ne devaient pas y "toucher". Ils ont aussi accusé le Hezbollah d'être impliqué dans des efforts visant à faire s'effondrer le gouvernement élu.

Le porte-parole du Président George Bush a déclaré qu'il y des "preuves croissantes" que ces deux pays travaillent à ébranler le gouvernement dirigé par le Premier ministre Fouad Siniora. Tony Snow (le porte-parole de Bush) soutient qu'un des motifs présumés de la Syrie était d'empêcher la création d'un tribunal pour enquêter sur l'assassinat, l'année dernière, de l'ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri, pour lequel une enquête de l'Onu a découvert l'implication de la Syrie.

"Le soutien à un Liban souverain, démocratique et prospère est un élément-clé de la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient", a déclaré M. Snow. "Par conséquent, nous sommes de plus en plus préoccupés par les preuves qui s'accumulent que les gouvernements syriens et iraniens, le Hezbollah et leur alliés libanais préparent des plans pour renverser le gouvernement libanais démocratiquement élu."

L'administration Bush a régulièrement cité le Liban comme un exemple de démocratie émergente au Moyen-Orient. "Et si vous avez l'exemple d'une démocratie stable qui est capable de repousser la terreur, dans le cas du Liban, celle du Hezbollah, alors vous aurez une occasion de créer une série de circonstances entièrement différentes au Moyen-Orient", a ajouté M. Snow. "Nous faisons en sorte qu'il soit clair pour tous dans la région que nous pensons qu'ils devraient ne pas toucher au gouvernement de Siniora, qu'ils les laissent tranquilles et qu'ils s'occupent de leurs affaires."

La Maison-Blanche a porté cette accusation, pour laquelle M. Snow a déclaré qu'il ne pouvait pas fournir de preuve à l'appui car cela avait était classé secret le lendemain du jour où le dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, avait prévenu la coalition au pouvoir de M. Siniora qu'elle avait jusqu'au milieu de ce mois pour accepter de former un gouvernement d'union. Le Hezbollah a déclaré que si un tel gouvernement ne se formait pas, il y aurait des manifestations pour exiger de nouvelles élections.

Hier soir, l'ambassade syrienne à Washington a aussi réfuté les accusations de M. Snow, les décrivant comme grotesques et non-fondées. Dans une déclaration, elle a dit : "Ce qui se passe au Liban est une question politique purement interne. La Syrie respecte totalement la souveraineté du Liban et n'interfère pas dans sa politique intérieure. Par conséquent, nous appelons les Etats-Unis à faire de même et à cesser de monter les Libanais les uns contre les autres et contre les autres pays."

Cette accusation de la part de l'administration Bush est arrivée alors que l'engagement de la Syrie à la paix au Moyen-Orient a été mis en doute par Shimon Perès, le vice-Premier ministre israélien, qui a déclaré qu'il était sceptique à propos des efforts britanniques de persuader Damas de mettre fin au soutien qu'il prodigue aux groupes radicaux dans la région. "Je n'ai pas l'impression que les Syriens sont nets, ni honnêtes", a-t-il déclaré.

Dans une rupture avec la politique étrangère étasunienne, Tony Blair, au début de la semaine, a envoyé son haut représentant à la politique étrangère, Sir Nigel Sheinwald, à Damas, où il a tenu des discussions avec le Président Bashar al-Assad dans les premiers pourparlers entre la Syrie et la Grande-Bretagne depuis l'invasion de l'Irak en 2003.

Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]