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Les Etats-Unis disent à Israël de reconsidérer la colonisation

Par Anne Gearan, AP
The Independent, dimanche 26 juillet 2009

article original : "US tells Israel to back down on settlements"


>L’administration Obama s’apprête à envoyer en Israël, la semaine prochaine, quatre personnalités parmi les plus chevronnées en matière de politique étrangère et de sécurité avec le même message sur deux questions qui restent posées et qui causent une friction entre les deux proches alliés : Ne le faîtes pas !

Adoptant une ligne plus ferme vis-à-vis d’Israël que l’administration Bush, le Président Barack Obama recommande vivement à Israël de stopper toute construction de colonies en Cisjordanie, au risque de fermer l’un des boulevards les plus prometteurs pour des négociations de paix.

Washington veut également qu’Israël suspende tout plan en vue d’une attaque militaire destinée à saboter les installations nucléaires iraniennes, argumentant que l’offre d’Obama d’ouvrir des discussions avec l’Iran a besoin de temps pour porter ses fruits. Les plus proches conseillers militaires du président américain disent qu’une attaque provoquerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait à court terme, mais les dirigeants israéliens sont fermes sur le fait qu’il revient à leur petit pays qui se trouve dans la ligne de tir de l’Iran de faire de tels calculs.

L’envoyé de paix US au Proche-Orient, George Mitchell, est en première ligne de cet appel de Washington.

Voici ce que le porte-parole du Département d’Etat, PJ Crowley, a déclaré vendredi dernier : « Vous savez, il [George Mitchell] veut être clair sur le fait que toutes les parties créent les conditions et qu’elles se placent en position pour que nous commencions un processus officiel de négociation ; nous nous sommes mis dans la meilleure position possible pour avoir un résultat couronné de succès ».

Le Vice-premier ministre israélien a déclaré mardi dernier que les appels étasuniens à un gel de la construction des colonies en Cisjordanie vont à l’encontre des accords passés entre les deux pays et qu’ils pourraient écorner la crédibilité des Etats-Unis.

Les commentaires de Dan Meridor ont souligné le fossé croissant entre Israël et les Etats-Unis sur la poursuite des constructions d’habitations dans les colonies. Meridor, un politicien israélien chevronné et respecté, est considéré comme l’une des voix les plus modérées au sein du nouveau gouvernement israélien.

Le Secrétaire US à la Défense, Robert Gates, est attendu en Israël lundi, et ses assistants disent que sa visite à Jérusalem sera une brève visite de routine. L’Iran sera le sujet essentiel.

Le Conseiller à la Sécurité Nationale, James Jones, le spécialiste en chef de l’Iran et du Proche-Orient, Dennis Ross, ainsi que des officiels du Département du Trésor et d’autres agences, sont attendus en Israël plus tard dans la semaine.

La confluence de ses visites est une coïncidence, ont déclaré les responsables de l’administration américaine.

De hauts responsables de la défense ont dit que Gates argumentera que l’administration américaine n’est pas naïve dans son espoir de voir l’Iran céder aux pressions pour négocier sur son programme nucléaire contesté et qu’il insistera sur le fait que cette offre n’est pas révisable. Obama a déclaré que l’Iran doit donner une réponse en septembre à sa proposition active en vue de pourparlers et il a fixé à la fin de l’année la date limite officieuse pour dire si sa proposition de discussions plus larges aboutit ou non.

On s’attend à ce que la délégation de Jones étaye les options de l’administration pour des sanctions supplémentaires au cas où son ouverture sur le nucléaire tomberait à l’eau.

Le plus haut responsable militaire américain, le chef d’état-major inter-armées, l’Amiral Mike Mullen, a déclaré ce mois-ci que l’Iran est peut-être à un à trois ans d’acquérir la bombe, ne laissant qu’une petite ouverture qui s’amenuise pour la diplomatie, pour empêcher ce qu’il a déclaré pouvoir être une dangereuse course à l’armement nucléaire au Proche-Orient.

« Je pense que la fenêtre se referme », a déclaré Mullen.

Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]