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Cécilia : "Sarkozy est pingre et froid et
c'est un coureur de jupons invétéré"

Par John Lichfield, à Paris

The Independent, le 11 janvier 2008
article original : "Sarkozy is mean, cold and a serial womaniser, says ex-wife Cécilia"

L'ancienne première dame de France, Cécilia Sarkozy, a tenté de bloquer la publication d'un livre dans lequel elle est citée critiquant la moralité, la capacité parentale et l'aptitude à être président de son ancien mari.

Les remarques de Mme Sarkozy, dans ce livre publié hier, sont ses premières attaques publiques contre son ex-mari depuis qu'ils ont divorcé en octobre dernier.

Une journaliste et confidente de longue date de Mme Sarkozy, Anna Bitton, la cite décrivant le Président Sarkozy comme étant un "sauteur" (en d'autres termes, un coureur de jupons). Mme Sarkozy décrit le Président comme "ayant un côté ridicule … avec un véritable problème de comportement". Elle est aussi citée pour avoir dit qu'il est "avare" et "un homme qui n'aime personne, pas même ses enfants".

Mme Sarkozy a cherché hier à obtenir une injonction pour bloquer la publication de ce livre au motif qu'il "s'immisce sérieusement" dans sa vie privée. Le Tribunal de Paris remettra sa décision ce matin, mais des passages extensifs ont été publiés hier dans les magazines Le Point et Le Nouvel Observateur.

Ce livre - Cécilia, publié par Flammarion - est l'un des trois livres publiés hier et aujourd'hui se rapportant à l'ancienne première dame. En début de semaine, le Président Sarkozy a quasiment confirmé qu'il prévoyait de se marier avec la nouvelle femme de sa vie, l'ancien modèle Carla Bruni, qu'il a rencontré fin-novembre, sept semaines après son divorce.

Dans les extraits du livre de Bitton publiés hier par les magazines, Mme Sarkozy est citée se moquant de la vie de célibataire "indigne" de son ancien mari. Elle laisse entendre que le Président de la République, qui aura 53 ans à la fin du mois, se lançait dans des "parties de karaoké jusqu'à quatre heures du matin".

Elle ajoutait : "Il a un côté ridicule. Il est indigne. Nicolas ne donne pas l'impression d'être président. Il a un réel problème de comportement … Il a besoin de quelqu'un qui le lui fasse remarquer. Je l'ai fait pendant 18 ans et je ne peux plus le faire. Je suis la dernière personne à pouvoir le faire".

Ces extraits, et d'autres, ont mis en fureur le Palais de l'Elysée. De hauts responsables ont dit que Mme Sarkozy niait avoir jamais fait de telles remarques. Mais les avocats de Mme Sarkozy ont cherché à obtenir une injonction pour empêcher la sortie de la publication au motif que ce livre s'immisce dans la vie privée de l'ancienne première dame - pas qu'il était inexact.

Bitton, l'auteur, a déclaré qu'elle était "très surprise et qu'elle regrettait" la décision "précipitée" de Mme Sarkozy. "Ce livre est basé sur longue relation que nous avons développée au fil des années et qui faisait partie de mon travail de journaliste", a-t-elle déclarée. Bitton offre la première explication claire de la raison pour laquelle Mme Sarkozy a choisi de divorcer du président, quatre mois après son entrée à l'Elysée. En abandonnant les fastes du pouvoir, suggère le livre, Mme Sarkozy faisait la "plus belle déclaration d'amour possible" à l'homme pour lequel elle a quitté M. Sarkozy pendant huit mois en 2005.

Mme Sarkozy, 50 ans, est citée disant du directeur français de relations publiques, Richard Attias : "Il est l'homme de ma vie et je suis la femme de sa vie".

L'un des autres livres qui viennent d'être publié sur Mme Sarkozy a aussi causé une controverse. Ruptures, par Michael Darmon et Yves Derai, publié par Moment, a rapporté que Mme Sarkozy avait échafaudé une "attaque commando" virtuelle pour libérer les infirmières bulgares et un docteur palestinien de leur captivité en Libye en juillet dernier, où ils étaient détenus à la suite d'une accusation douteuse d'avoir diffusé le virus du SIDA.

Ce livre suggère que les Libyens aient essayé de revenir sur la promesse de libérer les infirmières, mais que Mme Sarkozy, présente à Tripoli, a ordonné à un escadron de la police française de s'en emparer par la force. Cette version des événements a été réfutée hier par l'une des infirmières libérées, Nassia Nenova.

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]