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Elections présidentielles 2007

L'élection française semble être une course entre deux favoris,
mais ne pariez pas trop là-dessus !

Par John Lichfield, à Paris

The Independent, le 14 avril 2007
article original : "French election looks like a two-horse race, but don't bet on it "

La campagne électorale présidentielle paraît être retournée à une course gauche-droite entre deux favoris, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.

Avec seulement huit jours qui restent avant le premier tour de scrutin, une prudence extrême est conseillée. De nombreux électeurs n'ont pas encore fait leur choix définitif. Aucun candidat ne génère un enthousiasme populaire. L'électorat français est connu pour être changeant. Plusieurs permutations sont encore possibles.

Cependant, dans cette bataille électorale fascinante mais souvent compliquée, une certaine clarté commence à émerger.

Le graphique de The Independent se base sur les sondages conduits presque quotidiennement sur un échantillon de 1.207 personnes par Ipsos/Dell pour SFR et Le Point.

L'attaque inattendue du candidat centriste, François Bayrou, semble avoir atteint un plus haut et être retombée. Le dirigeant de l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, reste populaire de façon menaçante mais il semble improbable qu'il répète son coup étourdissant d'il y a cinq ans lorsqu'il s'est retrouvé au deuxième tour.

Cette courbe suggère que Nicolas Sarkozy [droite] soit pratiquement assuré d'une place au second tour du 6 mai. Depuis un mois, il n'est jamais descendu en dessous de 29%. Le Président Jacques Chirac n'a obtenu que 19% au premier tour de 2002.

La candidate socialiste, Ségolène Royal, était quasiment à égalité avec M. Bayrou à la mi-mars. Elle a surmonté son attaque, a de nouveau plongé, mais semble à présent avoir établi une marge de cinq ou six points sur celui qui l'avait menacée de renverser le bon-sens électoral français.

Mme Royal a fluctué entre 22,5 et 25,5 % dans le sondage quotidien Ipsos/Dell. Cela n'a jamais été assez pour mettre en danger l'avance de M. Sarkozy mais c'est un chiffre relativement élevé pour la gauche au premier tour d'une élection présidentielle.

Il est connu que les sondages d'opinions sont compliqués en France. Plus que dans les autres pays, les électeurs français - surtout les électeurs d'extrême droite - tendent à mentir aux instituts de sondage. L'avance de Mme Royal sur M. Bayrou n'est pas très au-dessus de la "marge d'erreur" des sondeurs.

Toutefois, la tendance développée par ce sondage quotidien - se basant sur de nombreux sondages - n'est pas très encourageante pour M. Bayrou. Il semblait qu'il allait dépasser Mme Royal à la mi-mars. Sur le graphique, sa courbe est retombée, puis elle est remontée, mais, depuis plusieurs jours, elle est restée plate.

En 2002, M. Le Pen a obtenu juste un peu moins de 17% pour se qualifier pour le second tour. Son soutien dans le sondage Ipsos/Dell a grimpé à 13 et 14 %. C'est un chiffre hautement ajusté, que l'on pense être basé sur des chiffres bruts le montrant aux alentours de 6 ou 7 %. Se basant sur leur expérience passée, les instituts français de sondage savent qu'ils doivent amplifier le score "brut" de M. Le Pen et réduire proportionnellement celui des autres candidats. Cette année, le niveau "d'ajustement" a été augmenté pour prendre en compte le choc de 2002. Pourtant, dans l'ensemble, la tendance montrée par ce sondage quotidien ne suggère pas que M. Le Pen ait des chances d'atteindre les 20%, qu'il reconnaît être nécessaires pour atteindre le second tour.

Ce même sondage Ipsos/Dell montre de façon constante que M. Sarkozy battrait Mme Royal dans la finale du 6 mai. L'équipe de campagne socialiste refuse le découragement. Ils disent qu'il y a une majorité claire anti-Sarkozy dans le pays et que Mme Royal, ayant été enterrée par de nombreuses personnes, obtiendrait un large "rebond" électoral si elle atteignait le second tour.

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]