Chavez : Le Venezuela est avec l'Iran en toute circonstance
La Jornada, dimanche 30 juillet 2006, rédaction de Caracas
article original : Venezuela respalda a Irán en cualquier circunstancia: Chávez"L'offensive israélienne au Liban équivaut aux actes d'Hitler"
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a accueilli samedi
à Téhéran son homologue vénézuélien, Hugo Chavez. (Photo : AP)Téhéran, le 29 juillet - Le président vénézuélien, Hugo Chavez, est arrivé ce samedi à Téhéran pour rencontrer son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, auquel il a exprimé le soutien total du Venezuela à la nation iranienne "à tout instant et en toute circonstance", en référence implicite aux Etats-Unis.
"L'histoire a démontré que, tant que nous serons unis, nous pourrons non seulement résister, mais aussi faire échec à l'impérialisme", a ajouté Chavez. Dans la même veine, il a dit dans une interview que sa tournée de l'Europe et du Proche-Orient a pour objectif de libérer son pays de la technologie étasunienne, surtout dans le secteur pétrolier.
Le président sud-américain a comparé l'actuelle offensive israélienne au Liban avec le massacre des Juifs qu'Adolf Hitler a mené pendant la Seconde Guerre Mondiale, en semant alors "la mort et la destruction dans le monde".
"Israël perpètre contre les Libanais les mêmes actes qu'Hitler a perpétrés contre les Juifs. S'en prenant aux enfants et à des centaines d'innocents civils ", avait-t-il affirmé dans des déclarations qu'il avait faites auparavant à Doha (la capitale du Qatar), une autre étape de sa tournée.
Dans une interview à la chaîne arabe de télévision, al-Jazeera, dont il a visité les installations, Chavez a attribué au Pentagone la planification de l'opération militaire qu'Israël livre au Liban, mais sans cesser de dénoncer la capture des deux soldats israéliens par la milice chiite libanaise du Hezbollah.
Après avoir appelé le président iranien "frère", Chavez a déclaré que les deux pays allaient signer plusieurs contrats pétroliers pendant cette visite de deux jours. Il a souligné que la coopération bilatérale ne se limite pas seulement à ce secteur, mais aussi à science, à la médecine et à la production industrielle.
Les compagnies iraniennes ont déjà investi un milliard de dollars au Venezuela, principalement dans les secteurs de l'énergie, de la construction et dans des projets de fabrication de tracteurs. Chavez dit attendre des investissements iraniens dans le Golfe du Venezuela et le delta, pour la production de gaz.
Lors de son escale, il a aussi signé un pacte avec la firme pétrolière d'Etat, Qatar Petroleum pour un accord de participation dans le projet de gaz Mariscal Sucre, dans lequel l'entreprise brésilienne Petrobras prendra également part, avec des ressources attendues de quelques 2,7 milliards de dollars.
Pour sa part, Ahmadinejad a fait l'éloge de la "position bonne et décisive" du président vénézuélien contre Washington et il a affirmé que la visite de Chavez équivalait "à une réunion entre deux frères et camarades". Ahmadinejad a accepté l'invitation de se rendre en visite officielle à Caracas en octobre prochain.
"Monsieur Chavez est très proche de l'Iran par ses positions révolutionnaires et parce que les deux pays, l'Iran et le Venezuela, ont plusieurs points en commun dans des affaires régionales et globales", et pour cela "nous considérons le progrès du Venezuela comme notre propre progrès", a affirmé le dirigeant hôte.
Après cela, Chavez s'est entretenu avec le chef suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, celui qui a, constitutionnellement, le dernier mot dans toutes les affaires de l'Etat. Khamenei a affirmé que les Etats-Unis ont échoué dans leur tentative d'américaniser le Proche-Orient dans la guerre déclenchée par Israël.
Dans une autre interview avec la télévision d'Etat vénézuélienne, Chavez a déclaré que son pays achète des biens et des services pour l'industrie pétrolière pour un montant annuel de 10 milliards de dollars, en majorité aux Etats-Unis, et que cette situation confère une dépendance lorsque cette nation ne permet ni ne facilite les transferts de technologie dans ce secteur.
Dans ce contexte, on peut affirmer que les accords signés cette semaine avec la Biélorussie et la Russie, dans la première partie de sa tournée, permettront de rompre avec cette dépendance, car il est prévu de créer des entreprises mixtes, qui augmenteront la capacité de production vénézuélienne.
D'autre part, Chavez a souligné que le Venezuela pourrait vendre des armes à la Bolivie et à "d'autres pays amicaux", au cas où les Etats-Unis refuseraient de leur vendre. Il a souligné que dans le futur, le Venezuela pourrait peut-être se transformer en exportateur d'armes de défense, après les accords récents passés avec la Russie pour l'acquisition d'armement.
Au Venezuela, le vice-président José Vicente Rangel a dirigé une protestation contre la vague d'assassinats de dirigeants ruraux et a menacé d'exproprier des "milliers d'hectares" en représailles à ces attentats.
sources: DPA, AFP et REUTERS Traduit de l'espagnol par [JFG-QuestionsCritiques] - logiciel Systran et dictionnaires Collins et Larousse en-ligne.