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Banques new-yorkaises

La Réserve Fédérale a un agent à Londres

The New York Times, mardi 26 décembre 1916
Edition Spéciale du New York Times, Page 7

article original : "FEDERAL RESERVE HAS LONDON AGENT;
Bank of England Named Correspondent of New York Bank and Other Members.
WILL CHECK GOLD IMPORTS
New Arrangement Expected to Have Far-reaching Results in Booming Trade."

La Banque d'Angleterre est nommée banque de correspondance
de la banque new-yorkaise et d'autres membres de la Fed.
Elle contrôlera les importations d'or.
Un nouvel accord qui aura des conséquences considérables
dans l'essor du commerce est attendu


WASHINGTON, 25 déc. — La Banque de Réserve Fédérale de New York, avec le consentement du Conseil des Gouverneurs de la Fed, a désigné la Banque d'Angleterre pour être son agent et sa correspondante, dans l'achat, la vente et la collecte des lettres de change. Cette action est autorisée par la dernière clause de l'Article 14 de la loi de Réserve Fédérale, qui décrit les fonctions autorisées des banques de Réserve Fédérale dans les transactions sur le marché libre. Son effet sera de rompre avec la situation actuelle en répondant aux nécessités du plus gros commerce avec l'étranger que les Etats-Unis ont jamais fait, et facilitera énormément le mécanisme de change des devises. L'une des premières choses qui sera réalisée sera de remplacer l'or par le papier bancaire, tandis que le mouvement de cet instrument de change vers ce pays sera restreint et contrôlé.

L'étendue de cette disposition est pratiquement sans limites, et son instauration est l'un des événements financiers les plus importants en période de guerre. Cette nuit, ceux qui connaissent les points de vue du Board des Gouverneurs ont dit qu'il indiquait de manière ferme ce qui n'aurait pas pu être déclaré autrement de façon aussi convaincante : que la récente action du Board de la Fed, pour mettre en garde les banques membres du Système de Réserve Fédérale contre un escompte trop généreux des obligations des trésors étrangers qui ont commencé à apparaître dans nos banques en grosses quantités, était purement un problème bancaire. Le Board était inquiet sur le fait que placer un tel montant important de ces bons dans les banques américaines, avec la perspective pratiquement inévitable qu'ils ne seraient pas payés à la fin de la période d'escompte et que des escomptes successifs s'ensuivraient, finirait par obliger de tels effets à prendre la forme d'un investissement permanent, avec la conséquence inévitable que le caractère liquide de notre devise en serait sérieusement affecté. La question du crédit de ces pays, dont les billets sont ainsi faits, n'a fait l'objet d'aucune mise en garde. L'action de la Fed montre qu'elle n'a aucun préjugé contre quelque pays que ce soit en particulier et que le flux de change, avec les méthodes correctes apportées par nos lois bancaires, peut se faire naturellement sans que personne ne s'y oppose.

La déclaration de cette nuit du Conseil des Gouverneurs de la Fed est la suivante :
"Le Board de la Réserve Fédérale a autorisé la Banque de Réserve Fédérale de New York à nommer agents et l'une de ses correspondantes étrangères la Banque d'Angleterre de Londres, en vertu des clauses le la loi de Réserve Fédérale.

"L'article 14 de la loi permet à toute Banque de Réserve Fédérale 'avec le consentement du Board de la Fed', d'ouvrir et de maintenir des comptes bancaires dans les pays étrangers, de nommer des correspondants et d'établir des agences dans de tels pays, partout où c'est considéré comme étant le mieux, dans le but d'acheter, de vendre et de collecter des lettres de change et d'acheter et vendre, avec ou sans son accord, par l'intermédiaire de tels correspondants ou agents, des lettres de change émanant des transactions commerciales réelles, afin qu'en vertu de cette clause un champ étendu d'opérations soit possible. "En lui accordant l'autorité d'établir cette agence, le board a autorisé la Banque de Réserve Fédérale de New York à maintenir des comptes, soit pour la Banque d'Angleterre, soit à la Banque d'Angleterre, afin que les opérations soient possibles, à la fois en Angleterre et aux Etats-Unis.

"D'autres banques de Réserve Fédérale peuvent participer à la relation d'agence avec la Banque d'Angleterre, selon les mêmes termes et conditions qui gouverneront la Banque de Réserve Fédérale de New York, si elles le désirent."

Le Conseil des Gouverneurs a pris en considération pendant plusieurs semaines cette mesure concernant les changes. En fait, c'était en discussion lorsque la déclaration contre les bons du trésor étrangers a été émise. Il sera nécessaire de temps en temps pour le board de faire des régulations pour répondre aux exigences qui pourraient survenir alors que le volume énorme des changes, rendu possible avec cette disposition, atteindra sa vitesse de croisière. Pour l'instant, les régulations du marché libre par le Board de la Fed s'appliqueront. Premièrement, il sera requis de la Banque d'Angleterre, en tant qu'agent de la Banque de Réserve Fédérale de New York, qu'elle reste avertie de la situation économique des accepteurs dont les effets sont pris par la Banque, et la banque de New York dépendra de la Banque d'Angleterre, qui sera responsable des prémisses. Les lettres de change que l'agence bancaire achètera ne doivent pas avoir été émises pour porter des actions, des obligations et autres investissements ou en faire le commerce. De telles lettres de change ne doivent pas être celles dont les recettes ont été utilisées dans des investissements fixes, tels que terrains, immeubles et machines ou pour un investissement spéculatif. Les lettres de change éligibles à l'achat doivent être celles qui ont été acceptées par le tiré avant l'achat, à moins d'être accompagnées par un reçu d'un entrepôt ou d'un terminal maritime transmettant ou garantissant le titre.

Personne ne peut dire combien le volume d'échange à développer en vertu de cette nouvelle disposition sera important. Le Conseil des Gouverneurs a essayé de discuter de cette phase de la question sans résultat. Il est sûr qu'il sera très important, représentant des centaines de millions de dollars chaque mois. Le capital autorisé de la Banque de Réserve Fédérale de New York est de 20.000.000 de dollars, dont la moitié ont été versés. Naturellement, le volume d'affaires qui sera entrepris par cette nouvelle disposition sera, à ce moment-là, hors de proportion avec les ressources de la Banque de Réserve Fédérale de New York. Le succès de cette nouvelle disposition dépend plus ou moins de la manière dont les banques membres partagent l'entreprise proposée, d'acheter et de vendre des lettres de change de guerre. C'est une étape des affaires qui reste encore à essayer.

On s'attend à ce que les profits du système de change proposé attirera, de manière constante et croissante, l'attention des investisseurs, où, en ce moment même, il y a une hésitation due à l'embarras qui accompagne les obligations de guerre flottantes, après que les dettes de guerre se sont empilées de façon vertigineuse.


Traduction [JFG-QuestionsCritiques]