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Elections Palestiniennes

Le No.2 du Hamas: "Nous comprenons la politique,
nous négocierons mieux que les autres"

Lior Mizrahi / BauB

Haaretz, le 15 janvier 2006


Abou Tir, le No.2 du Hamas : "Nous sommes impliqués dans tous les domaines de la vie"


"Nous négocierons [avec Israël] mieux que les autres, qui ont négocié pendant 10 ans et n'ont rien accompli". Voici ce que Abou Tir, en deuxième position sur la liste nationale du Hamas pour les élections parlementaires palestiniennes, a déclaré récemment à Haaretz.

Abou Tir ne refuse pas de futures négociations avec Israël. Il fait un gros effort pour expliquer à Israël et au monde, qui tentent de se faire à l'idée des bons résultats attendus par son organisation vers la fin du mois, que le Hamas travaille avec de nouvelles règles. Selon Abou Tir, la décision du mouvement de participer aux élections — de même que la décision de retirer de son discours électoral des sections de sa constitution appelant à la destruction d'Israël — n'est pas seulement une mesure tactique. Cela représente plutôt un tournant stratégique.

Abou Tir a déclaré : "Dans le passé, on disait que nous ne comprenions pas la politique, seulement la force. Mais nous sommes un vaste mouvement, bien implanté sur le terrain, et qui est actif dans tous les domaines de la vie. Désormais nous prouvons aussi que nous comprenons la politique mieux que les autres".

Abou Tir, 55 ans, du faubourg Umm Touba à Jérusalem-Est, n'est pas très visible dans les médias, tant en Cisjordanie qu'en Israël. Cependant, il est considéré comme étant une des personnalités les plus en vue du Hamas. Il a été libéré d'une prison israélienne il y a environ six mois, après avoir passé la plus grande partie de ces 30 dernières années en détention administrative ou effectuant des peines en tant que membre d'une organisation terroriste, pour possession d'armes et pour avoir dirigé les activités du bras armé du Hamas, Iz al-Din al-Qassam. À la suite de sa libération, Abou Tir a été recruté par la direction du Hamas pour conduire sa liste nationale derrière le dirigeant du groupe à Gaza, Ismail Haniyeh.

"L'utilisation du mot muqawama [en arabe : résistance, utilisé par le Hamas et de nombreuses autres organisations dans le sens de la lutte armée] dans son discours ne signifie pas nécessairement une référence aux armes et à l'usage de la force", a-t-il déclaré. Lorsqu'on lui demande si le Hamas négocierait avec Israël après les élections, il déclare : "Nous n'accorderons pas à Israël la justification et la légitimité pour occuper nos terres". Mais il ajoute immédiatement : "Nous ne disons pas 'jamais'. La question des négociations sera présentée au nouveau parlement et, comme pour chaque question, lorsque cela arrivera au parlement, cela sera débattu et décidé d'une manière rationnelle".

Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon