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     La police de Jérusalem arrête Mohammed Abou Tir
    Par Arnon Regular
Haaretz
, mercredi 1er mars 2006

La police de Jérusalem arrête le dirigeant du Hamas Abou Tir

La police de Jérusalem a arrêté ce mercredi le dirigeant du Hamas Mohammed Abou Tir et un de ses associés à l'hôpital "Almoutalah" de Jérusalem-Est.

Abou Tir, qui est deuxième sur la liste parlementaire du Hamas, est accusé d'avoir tenté de recruter des employés de l'hôpital pour prendre part à des activités illégales du Hamas.

Selon la police de Jérusalem, des membres du Hamas ont récemment tenté de recruter des activistes dans d'autres institutions publiques, comme la Compagnie d'Electricité Israélienne à Jérusalem-Est.

L'Egypte proposerait à Israël d'accorder au Hamas un délai de six mois.

Il a été rapporté mercredi que l'Egypte préparerait un plan selon lequel Israël accorderait au Hamas une période d'essai de six mois avant d'imposer des sanctions sévères à une Autorité Palestinienne dirigée par le Hamas.

Une radio israélienne a déclaré que le gouvernement égyptien enverrait son chef des services de renseignements, Omar Suleiman, à Jérusalem dans les prochains jours afin de présenter ce plan aux dirigeants israéliens, y compris à Shaoul Mofaz, le ministre de la défense, et à Tzipi Livni, le ministre des affaires étrangères.

Cette radio a cité des dirigeants israéliens qui n'ont pas été nommés et qui auraient déclaré : "On s'attend à ce qu'Omar Suleiman présente un plan égyptien proposant qu'Israël accorde au Hamas 'du crédit', se montant à quelques six mois, pendant lesquels le Hamas serait 'testé' en fonction de ses actions".

Ces officiels ont dit que les Egyptiens ont indiqué que si le Hamas échouait à progresser selon la voie que veut voir Israël, ensuite les Israéliens seraient libres d'agir comme ils l'entendent.

Haniyeh coince sur la formation d'un gouvernement

Selon des sources palestiniennes, le Hamas et le Premier ministre désigné, Ismaïl Haniyeh, refusent de répondre à la demande du président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, de former le nouveau gouvernement palestinien.

Ces sources ont déclaré mardi qu'Abbas aurait dû recevoir l'accord de principe du Hamas et l'acceptation officielle d'Haniyeh à ses fonctions. Cependant, il n'a pas répondu à cette invitation, délivrée à son domicile de Gaza, il y a neuf jours, et aucuns pourparlers ne sont en cours.

Selon ces sources, le Hamas a refusé d'accepter les principes exprimés dans la lettre de nomination envoyée par Abbas. Ce document comprend trois clauses que le gouvernement futur acceptera de fait par l'action de former le gouvernement : toutes les résolutions de l'ONU impliquant les Palestiniens, toutes les résolutions prises aux sommets arabes, y compris le sommet de Beyrouth de 2002 sur la normalisation avec Israël en échange d'un retour aux frontières de 1967 ; et, les négociations avec Israël et sa reconnaissance ainsi que les accords passés avec lui.

Le Hamas a laissé entendre publiquement qu'il serait prêt à accepter les "accords qui servent le peuple palestinien et de réexaminer les autres". Le Hamas a aussi laissé entendre qu'il avait l'intention d'étendre la période de calme, mais qu'il rejetait pour l'instant la possibilité de négociations avec Israël ou de le reconnaître.

Ces dernières semaines le Hamas a tenu des discussions internes sur la manière de répondre à la nomination écrite d'Abbas et de déterminer les principes d'un nouveau gouvernement. Toutefois, jusqu'à présent, aucune décision n'a été prise. L'organisation a apparemment adopté récemment une stratégie consistant à ignorer les demandes d'Abbas, qui a utilisé cette période - depuis les élections - pour renforcer sa position en tant que président en face du nouveau gouvernement conduit par le Hamas.

Le Hamas dément des rumeurs d'aides iraniennes pour $250 millions

Pendant ce temps, un dirigeant du Hamas à Damas a démenti un reportage paru dans la presse arabe selon lequel l'Iran donnerait jusqu'à $250 millions pour permettre au Hamas de diriger l'Autorité Palestinienne après l'interruption attendue des aides européenne et américaine.

Moussa Abou Marzouk a déclaré mardi que l'Iran avait promis "de soutenir le peuple palestinien en général, sans spécifier le type ou le montant de ce soutien".

Le chef politique adjoint du Hamas semblait se référer à une promesse faite par Ali Larijani, le secrétaire du Conseil Suprême de Sécurité Nationale iranien, lors de pourparlers avec le chef politique du Hamas, Khaled Meshal qui ont eu lieu à Téhéran le 22 février.

"Nous aiderons certainement les Palestiniens", avait déclaré peu après Larijani, sans donner le moindre chiffre.

Le quotidien Al Hayat, basé à Londres a cité mardi des sources palestiniennes non identifiées selon lesquelles le gouvernement iranien avait promis à Meshal 250 millions de dollars.

Abou Marzouk, dans une interview téléphonique avec l'Associated Press, a déclaré que ceci était "incorrect". Il n'en a pas dit plus.

L'Union Européenne a accepté lundi d'accorder 120 millions d'euro aux Palestiniens en aide d'urgence avant que le gouvernement du Hamas ne prenne ses fonctions, mais elle est restée silencieuse sur ce qu'elle ferait une fois que le groupe militant assumera le pouvoir.

Les officiels du Ministère des Affaires Etrangères iranien n'étaient pas disponibles dans l'immédiat, hier, pour apporter un commentaire.

Israël et les Etats-Unis accusent depuis longtemps l'Iran de fournir un soutien financier et en matériel au Hamas. Mais l'Iran a toujours répondu qu'il ne donne qu'un soutien moral.

Toutefois, le Hamas a reconnu qu'il a reçu des petites sommes d'argent de l'Iran, déclarant qu'il n'accepterait pas plus parce qu'il souhaite préserver son indépendance.

En février, le dirigeant suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, a lancé un appel aux nations musulmanes pour qu'elles aident un gouvernement conduit par le Hamas.





Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon