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Human Rights Watch critique violemment Israël
d'avoir apparemment visé des civils

Agences de presse

Haaretz, 2 août 2006

BEYROUTH - L'armée israélienne semble avoir bombardé délibérément des civils au Liban et certaines de ses attaques constituent des crimes de guerre. C'est ce qu'a déclaré jeudi l'organisation de droits de l'homme basée aux Etats-Unis, Human Rights Watch (HRW).

Ces commentaires sont arrivés alors que les Forces de Défense d'Israël ont rendu public les résultats d'une enquête à propos d'une frappe aérienne sur un immeuble de la ville de Cana au sud-Liban, dans laquelle des douzaines de personnes ont trouvé la mort. L'enquête a déterminé que les FDI avaient commis une erreur, mais accusent les guérilleros du Hezbollah d'avoir utilisé des civils comme boucliers pour leurs attaques de roquettes.

Un hôpital de Tyr a révisé hier à la baisse, de 52 à 28, le nombre des morts qui ont résulté de cette frappe aérienne israélienne sur le village de Cana.

Mercredi, HRW a mis en doute le nombre de morts dans l'attaque de Cana. Ce groupe international a relevé 28 morts établis dans cette attaque et a déclaré que 13 autres personnes étaient manquantes et pouvaient être ensevelies dans les décombres. Cette divergence a été attribuée à une supposition que seulement neuf personnes qui s'étaient abritées dans le sous-sol de l'immeuble ont survécu, mais il s'est avéré qu'au moins 22 personnes ont réussi à s'échapper, a déclaré cet organisme.

HRW a déclaré que l'affirmation d'Israël, selon laquelle des combattants du Hezbollah se cachaient au milieu des civils ne justifiait pas son "échec systématique" à distinguer entre les civils et les combattants.

"Dans certains cas, les forces israéliennes apparaissent avoir délibérément visé des civils", a dit HRW dans une déclaration accompagnant son rapport publié jeudi.

"Ces échecs ne peuvent être rejetés comme de simples accidents et ne peuvent être attribués aux mauvaises pratiques du Hezbollah. Dans certains cas, ces attaques constituent des crimes de guerre".

Au moins 646 Libanais, la plupart des civils, sont morts dans les attaques. Le nombre croissant de morts, auxquels se sont ajoutés ceux du bombardement de dimanche sur Cana, a déclenché une indignation internationale contre les tactiques d'Israël dans cette guerre vieille de trois semaines.

Israël déclare que ses frappes détruisent l'infrastructure du Hezbollah et stoppent les attaques de roquettes qui ont fait 56 victimes et causé des évacuations à grande échelle dans le nord d'Israël.

Le directeur exécutif de HRW, Kenneth Roth, a déclaré que dans les nombreux cas de morts de civils libanais sur lesquels le groupe a enquêté, la localisation des membres du Hezbollah ou de leurs stocks d'armes apparaissent n'avoir aucun rapport avec les zones attaquées.

"Les combattants du Hezbollah ne doivent pas se cacher derrière les civils. C'est une vérité absolue. Mais l'image dont Israël a fait la publicité, selon laquelle de telles couvertures sont la cause d'un si grand nombre de morts est fausse", est-il dit dans cette déclaration. Ce rapport déclare qu'il inclut les frappes contre des véhicules civils fuyant la violence du sud-Liban, qu'Israël prétend avoir visé des branches du Hezbollah et ses itinéraires de transport.

"Les forces israéliennes ont tiré à partir de ses avions de guerre et de son artillerie sur des douzaines de véhicules civils, dont beaucoup portaient des drapeaux blancs", est-il dit.

"Cependant, aucune preuve rassemblée par HRW ou rapportée à ce jour par des sources de médias indépendants n'indique qu'aucune de ces attaques contre les véhicules, décrites dans ce rapport, n'a eu pour conséquence des pertes dans les rangs du Hezbollah ou la destruction d'armes".

HRW a dit qu'il avait basé son rapport sur des interviews de survivants de ses attaques, de visites à des sites bombardés et des informations des hôpitaux, de groupes humanitaires, du gouvernement libanais et des Forces de Défense d'Israël.

Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]