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    Le Hamas:
Nous ne renoncerons pas à Jérusalem
ni au droit au retour
    Par Arnon Regular, Correspondant de Haaretz
Haaretz
, vendredi 27 janvier 2006

Le Hamas a déclaré jeudi qu'il maintiendrait ses principes concernant le droit au retour des Palestiniens sur leur terre et la fondation d'un Etat indépendant ayant Jérusalem pour capitale.

Il a ajouté qu'il travaillerait à former un partenariat avec le Fatah et d'autres organisations sur la base d'un programme politique convenu.

"Il n'y a pas de vainqueur ou de perdant ici", a déclaré Ismail Haniyeh, le chef de la liste nationale du Hamas. "Ces élections ne sont que la première étape sur la route qui mène à la création d'un système politique palestinien".

Haniyeh, qui est considéré comme le chef de l'aile modérée du Hamas, a modifié ses déclarations jeudi et s'est abstenu de se référer à la lutte armée ou à des pourparlers avec Israël.

Haniyeh a concentré ses efforts à persuader le Fatah de rejoindre le Hamas comme partenaire secondaire dans le gouvernement. Il est clair que Haniyeh et d'autres dirigeants du Hamas ne s'attendaient pas à une telle victoire retentissante et ils ont donné l'impression d'être très prudents, lisant des déclarations écrites et essayant d'exprimer leur ouverture vers l'Europe et l'Occident.

Haniyeh a appelé les pays de la région, ainsi que la communauté internationale, à respecter la volonté du peuple palestinien. "Le Hamas n'agira pas et de prendra pas de décisions seul", a-t-il dit sur la station de radio du Hamas à Gaza. "Il agira de concert avec de nombreux organismes et préservera les relations avec les Etats de la région et la communauté internationale d'une manière équilibrée, préservant les droits tout en ne cédant pas aux pressions et aux extorsions".

En ce qui concerne la lutte armée du groupe contre Israël, voici tout ce qu'il a dit : "Nous maintiendrons nos principes : notre refus de l'occupation, Jérusalem, le droit au retour et la libération de tous les prisonniers".

Il a déclaré que "comme l'Accord Sykes-Picot, ils [les accords d'Oslo] ont empiété sur le territoire arabe, mais sont devenus un fait et nous ne cherchons pas à obtenir l'impossible. Il y a des accords qui sont des faits accomplis et qui devraient être acceptés sans avoir besoin de les reconnaître comme légaux, et c'est ce que nous ferons".

Le Hamas est prêt à étendre le cessez-le-feu

Le Dr Mahmoud Zahar, No 9 sur la liste du Hamas, a déclaré jeudi qu'il était prêt à maintenir le cessez-le-feu avec Israël, établi en février dernier, si Israël fait de même, mais que le groupe islamique répliquera aux attaques israéliennes.

"S'ils continuent de respecter ce qui s'appelle la tranquillité, alors nous ferons de même", a-t-il dit dans une interview avec The Associated Press Television News. "Mais si ce n'est pas le cas, alors je pense que nous n'aurons pas d'autre option que de protéger notre peuple et notre terre".

Zahar a déclaré jeudi que des négociations avec Israël "ne sont pas à l'ordre du jour du Hamas".

"Pour nous, les négociations ne sont pas un but en soi, mais un moyen d'arriver à nos fins. Les négociations peuvent aussi avoir lieu sous l'égide d'une tierce partie", a-t-il déclaré.

Dans le futur immédiat, Haniyeh et la direction du Hamas devront prendre toute une série de décisions, à commencer par nommer les fonctionnaires et à choisir un Premier ministre.

Le nom d'Haniyeh a été évoqué comme candidat à la fonction de Premier ministre, mais d'autres dirigeants sont aussi en lice pour des postes de premier plan. Parmi ceux-ci, il y a le Cheik Mohammed Abou Tir, de Jérusalem, No 2 sur la liste, et les dirigeants de l'organisation élus, le Cheik Hassan Youssef, qui est emprisonné en Israël et a été élu dans la région de Ramallah, et le Cheik Na'af Rajoub du district d'Hébron.

Le principal problème du Hamas est de surmonter dans un avenir proche le processus lourd de prises de décision.

Ce processus nécessite l'approbation du conseil consultatif de la Choura, qui comprend des dirigeants tant de l'intérieur que de l'extérieur et des Territoires, ainsi que d'autres qui sont emprisonnés.

Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon