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   Une nouvelle section de la barrière de sécurité
va couper le désert de Judée
    Par Zafrir Rinat
Haaretz
, mercredi 16 février 2006

L'institution de la Défense a annoncé ce jeudi qu'elle commencera la construction de la section sud de la barrière de séparation entre Israël et la Cisjordanie à travers la région du désert de Judée.

La section de la barrière dans le désert commencera à l'est du Mont Hébron, où la barrière s'arrête actuellement. Elle obstruera probablement la vue sur le désert et on s'attend à un impact négatif sur l'écosystème de la zone — dont la plus grande partie a été classée réserve naturelle — en bloquant dans le désert les passages des animaux.

L'institution de la Défense a déclaré qu'elle a porté beaucoup de considération lors de la planification de la construction aux impacts possibles sur le paysage et l'écosystème.

L'Autorité de la Nature et des Parcs avait déjà soulevé des inquiétudes à propos de ces impacts et avait suggéré de placer le désert sous la surveillance des Forces Israéliennes de Défense et de systèmes électroniques de détection plutôt que de construire la barrière dans cette région.

Certaines sections de la barrière qui seront érigées sur les collines de Judée auront certainement des conséquences graves sur le paysage, particulièrement du côté des villages de Walja et de Batir au sud de Jérusalem, zones qui sont célèbres pour leur préservation de l'agriculture traditionnelle.

La municipalité de Jérusalem, qui craint que la barrière n'ait un impact nuisible sur son intention de construire un nouveau quartier résidentiel et ses dépendances, a pris part à la planification de la construction de la barrière dans la région de Walja.

Les fonctionnaires de la Défense ont accepté que la barrière dans cette région soit construite sur des structures de soutènement afin qu'elle prenne la forme de terrasses. Néanmoins, la construction causera quand même des dommages directs aux sections agricoles et aux sources adjacentes au village.

Dans la région de Batir, le gouvernement a donné l'ordre aux fonctionnaires de la Défense d'éloigner la barrière des maisons du village en direction de la ligne de chemin de fer Tel-Aviv — Jérusalem.

Dans un tel cas, la barrière pénétrerait toutefois profondément à l'intérieur des parcelles agricoles du village.

En ce qui concerne le tracé de la barrière dans la région de Beit Ichsa (à l'ouest de Jérusalem) — que le gouvernement a décidé récemment de transformer pour des raisons de sécurité — les fonctionnaires de la Défense disent à présent qu'ils étudient des tracés alternatifs.

À côté des besoins de la Défense, les fonctionnaires prennent aussi en compte le désir de minimiser l'interférence dans la liberté de mouvement des Palestiniens, de réduire au minimum les dommages aux propriétés palestiniennes et la nécessité de préserver le paysage naturel.

Pendant ce temps, la construction de la barrière dans cette région à été interrompue après une nouvelle décision du gouvernement de modifier son tracé.

Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon