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le plan de paix en sept point

Faites cesser cette agression !

Par Fouad Siniora

Samedi 12 août 2006, The Guardian

La Grande-Bretagne et l'Europe doivent prendre une initiative
pour arrêter la destruction délibérée de mon pays par Israël

Cela fait désormais un mois, tandis que la communauté internationale a failli, qu'Israël assiège et ravage le Liban, créant un désastre humanitaire et écologique et démolissant nos infrastructures et notre économie. Au nom du peuple libanais, je demande à nouveau un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes israéliennes. La communauté internationale a une obligation, selon la charte de l'O.N.U., de défendre la souveraineté du Liban et de protéger son peuple en vertu de la loi humanitaire. Etant donnés les liens historiques avec notre région, les Libanais se tournent vers l'Europe et la Grande-Bretagne pour qu'ils prennent une initiative à travers les Nations-Unies, afin de mettre un terme à cette agression.

Israël dit que cette guerre est contre le Hezbollah, pas contre le Liban. Mais la terreur israélienne est infligée à tous les Libanais. Le meurtre sans distinction de plus de 1.100 civils libanais (dont un tiers d'enfants), les massacres et les "nettoyages" de villages et la destruction délibérée de notre infrastructure ne sont rien de moins que criminels. Un quart de notre population a été déplacée. Au nom de tous ces Libanais, j'exige une enquête internationale sur les actions d'Israël au Liban et j'insiste pour des réparations. J'ai proposé un plan de paix détaillé en sept points, trouvant ses racines dans la loi internationale, qui prend en compte les intérêts de toutes les parties impliquées dans ce conflit. Ce plan a été adopté par le conseil des ministres libanais, qui inclut évidemment le Hezbollah, est qui est soutenu par un large consensus national.

Il n'y a pas, et il ne devrait pas y avoir, de solution militaire. Par conséquent, ce plan appelle à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et total et à la libération des détenus libanais et israéliens ; au retrait de l'armée israélienne derrière la "ligne bleue" établie entre les deux Etats ; à un engagement de l'O.N.U. de placer sous sa juridiction la zone des Fermes de Chebaa et les Montagnes du Kfarchouba, jusqu'à ce que la souveraineté libanaise sur ces dernières soit réglée ; à l'extension de l'autorité du gouvernement libanais sur son territoire au moyen de ses forces armées régulières ; à une extension de la force internationale des Nations-Unies au sud-Liban, avec un mandat et une étendue opérationnelle élargis, afin d'entreprendre le travail humanitaire et de garantir la sécurité ; à une action de l'O.N.U. pour faire appliquer l'accord d'armistice de 1949 entre le Liban et Israël ; et, à un engagement de la communauté internationale de soutenir les besoins d'aide, de reconstruction et de développement dont le Liban a besoin. Faisant partie intégrante de ce plan, le gouvernement libanais a décidé de déployer 15.000 soldats libanais au sud-Liban en tant qu'unique force militaire dans la zone, accompagnée des forces de l'O.N.U, dès l'instant où les forces israéliennes se seront retirées derrière la frontière internationale.

Le projet de résolution du Conseil de Sécurité proposé par les Etats-Unis et la France n'a pas réussi à aborder les points-clés de notre plan et il a été rejeté par tous les Libanais. L'idée d'une force internationale envoyée au Liban conteste directement notre souveraineté et nous ne pourrons jamais accepter cela. Si la résolution de l'ONU devait avoir quelques chances de réussir, non seulement elle doit prendre en compte les souhaits du peuple libanais, mais elle doit aborder les racines de cette guerre, à savoir : l'occupation par Israël de territoires libanais et la menace constante qu'il représente pour la sécurité du Liban.

Si Israël réalisait que les peuples du Proche-Orient ne peuvent être réduits à la soumission par l'intimidation et qu'à chaque fois qu'un village est détruit et qu'un massacre est commis leur volonté de résister croît un peu plus, alors, cela pourrait être aussi le tremplin à une solution définitive du conflit israélo-arabe plus large. Toute fois, une solution politique ne peut pas être mise en place tant qu'Israël continue d'occuper des terres arabes au Liban, à Gaza, en Cisjordanie et sur le Plateau du Golan, et qu'il livre la guerre contre les populations innocentes du Liban et de la Palestine.

Traduction : JFG/QuestionsCritiques.