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Une Cassure Nette :
Une nouvelle stratégie pour rendre le royaume sûr


Ci-dessous se trouve un rapport préparé par le "groupe d'études sur une nouvelle stratégie israélienne pour l'an 2000" de l'Institut aux Etudes Stratégiques et Politiques Avancées [The Institute for Advanced Strategic and Political Studies]. Les principales idées substantielles de cet article émergent d'une discussion dans laquelle des leaders d'opinion bien en vue, dont Richard Perle, James Colbert, Charles Fairbanks, Jr., Douglas Feith, Robert Loewenberg, David Wurmser et Meyrav Wurmser ont participé. Ce rapport, intitulé "Une cassure nette : Une nouvelle stratégie pour rendre le royaume sûr", a servi de cadre à toute une série de rapports sur la stratégie.


Israël a un grand problème. Le sionisme socialiste qui, pendant 70 ans a dominé le mouvement sioniste, a produit une économie entravée qui cale. Les efforts pour sauver les institutions socialistes d'Israël — qui incluent la poursuite d'une souveraineté supranationale sur la souveraineté nationale et la poursuite d'un processus de paix qui embrasse le slogan, "Nouveau Proche-Orient" [New Middle East] — sapent la légitimité de la nation, conduisent à la paralysie stratégique et au "processus de la paix" du gouvernement précédent. Ce processus de paix a masqué l'évidence que la masse critique nationale s'érodait — et aussi un sens palpable de l'épuisement national — et le renoncement à l'initiative stratégique. La perte de la masse critique nationale a été le mieux illustrée par les efforts d'Israël à attirer les Etats-Unis pour vendre les politiques intérieures impopulaires, pour accepter de négocier la souveraineté sur sa capitale et pour répondre avec résignation au flux de la terreur, si intense et tragique qu'elle a découragé les Israéliens de s'engager dans des fonctions normales quotidiennes, telles que se rendre à leur travail en autobus.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahou arrive avec un nouvel ensemble d'idées. Tandis qu'il y a ceux qui conseilleront la continuité, Israël a l'occasion d'opérer une cassure nette. Israël peut forger un processus de paix et une stratégie qui reposent entièrement sur une base intellectuelle nouvelle, d'un genre qui restaure l'initiative stratégique et qui fournisse à la nation l'espace nécessaire pour engager chaque énergie possible sur la reconstruction du sionisme — point de départ sur lequel doit reposer toute réforme économique. Pour rendre les rues et les frontières de la nation sûres, dans le futur immédiat, Israël peut :
· Travailler étroitement avec la Turquie et la Jordanie pour contenir, déstabiliser et faire reculer certaines menaces parmi les plus dangereuses. Ceci implique la cassure nette avec le slogan "paix complète" et aller vers un concept traditionnel de stratégie, basé sur l'équilibre des forces.
· Changer la nature de ses relations avec les Palestiniens, y compris confirmer le droit de pourchasser pour des raisons de légitime défense dans tous les secteurs palestiniens, et consolider des alternatives à la mainmise d'Arafat sur la société palestinienne.
· Forger une nouvelle base pour les relations avec les Etats-Unis — mettant en avant l'autosuffisance, la maturité, la coopération stratégique sur des secteurs de préoccupation mutuelle et la promotion des valeurs inhérentes au monde occidental. Ceci ne peut être fait que si Israël prend des mesures sérieuses pour mettre fin à l'assistanat, qui empêche la réforme économique.

Ce rapport a été rédigé avec des passages-clés d'un [futur] discours possible marqué TEXTE, qui met en lumière la coupure nette que le gouvernement a l'occasion d'opérer. Le corps de ce rapport est le commentaire qui explique l'objectif et présente le contexte stratégique de ces passages.


Une nouvelle approche vers la paix

L'adoption rapide d'une perspective nouvelle audacieuse sur la paix et la sécurité est un impératif pour le nouveau Premier ministre. Tandis que le gouvernement précédent, et de nombreux [Juifs] à l'étranger pouvaient insister sur "des terres en échange de la paix" — ce qui plaçait Israël en position de repli culturel, économique, politique, diplomatique et militaire — le nouveau gouvernement peut favoriser des valeurs et des traditions occidentales. Une telle approche, qui sera bien reçue aux Etats-Unis, inclut la "paix en échange de la paix," "la paix par la force" et l'autosuffisance : l'équilibre des forces.

Une nouvelle stratégie pour saisir cette initiative peut être présentée ainsi :

TEXTE :

Cela fait quatre ans que nous poursuivons la paix selon les critères du Nouveau Proche-Orient. Nous, en Israël, ne pouvons pas jouer les innocents à l'étranger dans un monde qui n'est pas innocent. La paix dépend du caractère et du comportement de nos ennemis. Nous vivons dans un voisinage dangereux, avec des Etats fragiles et des rivalités profondes. Montrer l'ambivalence morale entre l'effort pour établir un Etat juif et le désir de l'annihiler en négociant "des terres en échange de la paix" ne renforcera pas "La Paix Maintenant". Notre revendication pour cette terre — à laquelle nous nous sommes accrochés dans l'espoir pendant 2000 ans — est légitime et noble. Il n'est pas en notre propre pouvoir, quelle que soit la quantité [de terres] que nous concéderions, de faire la paix unilatéralement. Seule l'acceptation sans conditions par les Arabes de nos droits, en particulier dans leur dimension territoriale, "la paix en échange de la paix," est une bonne base pour le futur.

La recherche de la paix par Israël émerge de, et ne remplace pas, la poursuite de ses idéaux. La soif du peuple juif pour les droits de l'homme — imprimée dans leur identité par un vieux rêve de 2000 ans de vivre librement sur leur propre terre — fait comprendre ce concept de paix et reflète la continuité des valeurs avec la tradition occidentale et juive. Israël peut à présent embrasser des négociations, mais en tant que moyens, pas comme fin, pour la poursuite de ces idéaux, et démontrer son immuabilité nationale. Il peut défier des Etats policiers, imposer que les accords passés soient appliqués et insister sur des normes minimales pour rendre des comptes.


Fixer la frontière nord

La Syrie défie Israël sur le sol libanais. Une approche efficace et avec laquelle les Américains peuvent sympathiser, consisterait à ce qu'Israël prenne l'initiative stratégique le long de ses frontières nord en s'engageant contre le Hezbollah, la Syrie, et l'Iran, principaux agents d'agression au Liban, y compris en :
· Attaquant l'argent de la drogue de la Syrie et les infrastructures de contrefaçon au Liban, toutes ces mesures se concentrant sur Razi Canan.
· Mettant en parallèle le comportement de la Syrie, en établissant le précédent que le territoire syrien n'est pas immunisé contre des attaques émanant du Liban par des forces mandatées par Israël.
· Attaquer des cibles militaires syriennes au Liban et, si cela s'avérait insuffisant, frapper en sélectionnant des cibles en Syrie proprement dite.

Israël peut également saisir cette occasion de rappeler au monde la nature du régime syrien. La Syrie revient sur sa parole constamment. Elle a violé de nombreux accords avec les Turcs, eta trahi les Etats-Unis en continuant à occuper le Liban en violation de l'accord de Taëf en 1989. À la place, la Syrie a mis en scène une parodie d'élections, a installé un régime de collabos et a forcé le Liban à signer un "Accord de Fraternité" en 1991, qui a mis fin à la souveraineté libanaise. Et la Syrie a commencé à coloniser le Liban avec des centaines de milliers de Syriens, tout en tuant des dizaines de milliers de ses propres citoyens d'un seul coup, comme elle le fit en seulement trois jours à Hama, en 1983.

Sous la tutelle syrienne, le commerce de la drogue au Liban, pour lequel les officiers militaires syriens locaux se font payer pour le protéger, s'épanouit. Le régime de la Syrie soutient opérationnellement et financièrement les groupes terroristes au Liban et sur son sol. En effet, la vallée de la Bekaa au Liban, contrôlée par les Syriens, est devenue au terrorisme ce que la Silicon Valley est aux ordinateurs. La vallée de Bekaa est devenue l'une des sources principales de distribution, voire de production, du "super billet" [supernote] — la devise US si bien contrefaite qu'il est impossible de la détecter.

Texte :

Les négociations avec les régimes répressifs comme celui de la Syrie requièrent un réalisme prudent. On ne peut pas raisonnablement supposer que l'autre camp est de bonne foi. Il est dangereux pour Israël de traiter avec franchise avec un régime qui assassine son propre peuple, ouvertement agressif envers ses voisins, impliqué criminellement avec les trafiquants de drogue et les contrefacteurs internationaux et qui soutient les organisations terroristes les plus meurtrières.

Etant donné la nature du régime à Damas, il est à la fois naturel et moral qu'Israël laisse tomber son slogan de "paix globale" et prenne des mesures pour contenir la Syrie, en attirant l'attention sur son programme d'armes de destruction massive et en refusant l'échange de "terre contre la paix" sur le Plateau du Golan.


Se Diriger Vers Un Equilibre Traditionnel Basé Sur La Stratégie De Puissance

TEXTE :

Nous devons sérieusement et clairement faire la distinction entre amis et ennemis. Nous devons nous assurer que nos amis au Proche-Orient ne doutent jamais de la solidité ou de la valeur de notre amitié.

Israël peut façonner son environnement stratégique, en coopération avec la Turquie et la Jordanie, en affaiblissant, en contenant et, même, en faisant reculer la Syrie. Cet effort peut se concentrer sur le renversement de Saddam en Irak — un objectif israélien stratégique important à part entière — comme moyen de contrecarrer les ambitions régionales de la Syrie. La Jordanie a défié récemment les ambitions régionales de la Syrie en suggérant la restauration des Hachémites en Irak. Ceci a déclenché une rivalité entre ces deux pays à laquelle Asad a répondu en intensifiant ses efforts pour déstabiliser le royaume Hachémite, y compris en l'infiltrant. La Syrie a récemment signalé qu'elle et l'Iran pourraient préférer un Saddam faible, tout juste en survie, si c'est pour saper et humilier la Jordanie dans ses efforts de renverser Saddam.

Mais la Syrie entre dans ce conflit avec des faiblesses potentielles : Damas est trop préoccupée avec la nouvelle équation régionale qui est menacée pour se permettre de détourner son attention du flanc libanais. Et Damas craint que 'l'axe naturel', avec Israël d'un côté, le centre de l'Irak et la Turquie de l'autre et la Jordanie au milieu, asphyxierait et détacherait la Syrie de la Péninsule Arabique. Pour la Syrie, ceci pourrait être le prélude à un nouveau tracé de la carte du Proche-Orient qui menacerait son intégrité territoriale. Puisque le futur de l'Irak pourrait affecter profondément l'équilibre stratégique du Proche-Orient, il serait compréhensible qu'Israël ait intérêt à soutenir les Hachémites dans leurs efforts de redéfinir l'Irak, y compris des mesures telles que : se rendre en Jordanie en première visite d'Etat officielle du nouveau gouvernement de Netanyahou, avant même une visite aux Etats-Unis ; soutenir le Roi Hussein en lui fournissant quelques mesures de sécurité réelles pour protéger son régime contre la subversion syrienne ; encourager — à travers l'influence des milieux d'affaires américains — l'investissement en Jordanie pour éloigner structurellement l'économie jordanienne de sa dépendance à l'égard de l'Irak ; et, détourner l'attention de la Syrie, en se servant des éléments de l'opposition libanaise pour déstabiliser le contrôle syrien du Liban.

Le plus important, il est compréhensible qu'Israël ait un intérêt à soutenir diplomatiquement, militairement et opérationnellement les actions de la Turquie et de la Jordanie contre la Syrie, telles qu'assurer des alliances tribales avec les tribus arabes qui sont éparpillées sur le territoire syrien et qui sont hostiles à l'élite régnante syrienne.

Le Roi Hussein peut avoir des idées pour Israël afin de maîtriser son problème avec le Liban. La population majoritairement chiite du sud-Liban est liée depuis des siècles à la direction chiite de Nadjaf, en Irak, plutôt qu'à l'Iran. Si les Hachémites contrôlaient l'Irak, ils pourraient utiliser leur influence sur Nadjaf pour aider Israël à sevrer les Chiites libanais du Hezbollah, de l'Iran et de la Syrie. Les Chiites maintiennent des liens très forts avec les Hachémites : les Chiites vénèrent plus que tout la famille du Prophète, dont le descendant direct — dont le sang du Prophète coule dans ses veines — est le Roi Hussein.


Changer la nature des relations avec les Palestiniens

Israël a une chance de forger de nouveaux rapports avec les Palestiniens. En premier lieu, les efforts d'Israël pour rendre ses rues sûres peuvent nécessiter de pourchasser dans des secteurs sous contrôle palestinien, une pratique justifiable avec laquelle les Américains peuvent sympathiser.

Un élément-clé de la paix est de se conformer aux accords déjà signés. Par conséquent, Israël a le droit d'insister sur leur application, y compris la fermeture de la Maison de l'Orient et la dissolution du groupe de Jibril Rujoub à Jérusalem. De plus, Israël et les Etats-Unis peuvent établir un Comité Commun de Surveillance de la Mise en Conformité pour étudier périodiquement si l'OLP répond aux normes minimales de conformité, d'autorité, de responsabilité, de droits de l'homme et de responsabilité juridique et fiduciaire.

TEXTE :

Nous croyons que l'Autorité Palestinienne doit être tenue aux mêmes normes minimales de responsabilité que les autres destinataires de l'aide étrangère américaine. Une paix solide ne peut tolérer la répression et l'injustice. On ne peut pas compter sur un régime qui ne peut pas respecter les obligations les plus rudimentaires vis-à-vis de son propre peuple pour qu'il remplisse ses obligations envers ses voisins.

Selon les accords d'Oslo, Israël n'a aucune obligation si l'OLP ne respecte pas ses engagements. Si l'OLP ne peut pas se conformer à ces normes minimales, alors il ne peut, ni représenter un espoir pour le futur, ni être un interlocuteur approprié pour le présent. Afin de s'y préparer, Israël peut vouloir "cultiver" des alternatives à la base de pouvoir d'Arafat. La Jordanie a des idées là dessus.

Pour souligner le fait qu'Israël considère les actions de l'OLP, mais pas les Arabes, comme problématiques, Israël pourrait vouloir considérer faire un effort spécial pour récompenser les amis et faire avancer les droits de l'homme parmi les Arabes. Beaucoup d'Arabes sont disposés à travailler avec Israël ; il est important de les identifier et de les aider. Israël peut également constater que plusieurs de ses voisins, telle la Jordanie, ont des problèmes avec Arafat et qu'ils veulent peut-être coopérer. Israël peut également vouloir mieux intégrer ses propres Arabes.


Forger Une Nouvelle Relation entre les Etats-Unis et Israël

Ces dernières années, Israël a invité les Etats-Unis à intervenir activement dans sa politique intérieure et étrangère pour deux raisons : pour surmonter l'opposition intérieure aux concessions "de terres contre la paix" que le public israélien ne pourrait pas digérer, et pour inciter les Arabes — par l'argent, le pardon des crimes passés et l'accès aux armes américaines — à négocier. Cette stratégie, qui a exigé de canaliser de l'argent américain vers des régimes répressifs et agressifs, était risquée, chère et très coûteuse tant pour les Etats-Unis qu'Israël, et a placé les Etats-Unis dans des rôles qu'ils ne devraient ni tenir, ni vouloir tenir.

Israël peut rompre nettement avec le passé et établir une nouvelle vision pour ce partenariat israélo-américain, basé sur l'autosuffisance, la maturité et la réciprocité —, pas une vision qui se concentre strictement sur les conflits territoriaux. La nouvelle stratégie d'Israël — basée sur une philosophie partagée de paix par la force — reflète la continuité avec les valeurs occidentales en soulignant qu'Israël est autosuffisant, qu'il n'a pas besoin des troupes américaines, qu'il a toutes les capacités pour se défendre, y compris pour le Plateau du Golan, et qu'il peut gérer ses propres affaires. Une telle autosuffisance accordera à Israël une plus grande liberté d'action et supprimera un levier significatif de pression utilisé contre lui dans le passé.

Pour renforcer ce point, le Premier ministre peut utiliser sa prochaine visite pour annoncer qu'Israël est maintenant assez mûr pour se libérer immédiatement au moins de l'aide économique des Etats-Unis et des garanties de prêt qu'ils lui accordent, qui empêchent la réforme économique. [L'aide militaire est séparée pour le moment, jusqu'à ce que des arrangements adéquats puissent être conclus afin d'assurer qu'Israël ne rencontrera pas de problèmes d'approvisionnement dans ses moyens de défense]. Comme il a été souligné dans un autre rapport de notre Institut, Israël ne peut devenir autosuffisant qu'en libéralisant son économie, d'un seul coup audacieux, plutôt que progressivement, en réduisant les impôts, en re-légiférant sur une zone libre de transformation [industrielle] et en vendant les terrains et les entreprises publiques — des mesures qui électrifieront et qui trouveront un soutien auprès d'un large éventail bipartisan de leaders pro-Israéliens du Congrès, y compris le Président de la Chambre [des Représentants], Newt Gingrich.

Dans ces conditions, Israël peut mieux coopérer avec les Etats-Unis pour contrer les menaces réelles à cette région et à la sécurité de l'Occident. M. Netanyahou peut mettre en avant son désir de coopérer plus étroitement avec les Etats-Unis sur la défense antimissile afin d'ôter la menace de chantage qu'une armée même faible et éloignée pourrait poser à l'un ou l'autre de nos Etats. Non seulement une telle coopération en matière de missiles de défense contrerait une menace physique réelle à la survie d'Israël, mais elle élargirait la base de soutien d'Israël auprès de beaucoup de membres du Congrès des Etats-Unis qui peuvent ne pas connaître grand chose à propos d'Israël, mais qui se préoccupent beaucoup de missiles de défense. Un soutien aussi large pourrait être utile à l'effort de déplacer vers Jérusalem l'ambassade des Etats-Unis en Israël.

Pour anticiper les réactions des Américains et se donner les moyens de gérer et de contrecarrer ces réactions, le Premier ministre Netanyahou peut formuler cette politique en mettant en avant les thèmes qui lui sont chers, dans un langage qui parle aux Américains, en introduisant des thèmes des administrations américaines de l'époque de la Guerre Froide qui s'appliquent bien à Israël. Si Israël veut tester certaines propositions qui requièrent une réaction américaine bénigne, le meilleur moment pour le faire est avant novembre 1996.


Conclusions : Surpasser le Conflit Israélo-Arabe

TEXTE : Israël contiendra non seulement ses ennemis ; il les surpassera.

Des intellectuels arabes remarqués ont écrit abondamment sur leur perception du piétinement d'Israël et de la perte d'identité nationale. Cette perception a invité les attaquent [contre Israël], a empêché Israël de réaliser une paix véritable et a donné de l'espoir à ceux qui voudraient détruire Israël. La stratégie précédente, donc, menait le Proche-Orient vers une autre guerre israélo-arabe. Le nouveau programme israélien peut être le signal d'une cassure nette, en abandonnant une politique supposant l'épuisement et permettant un repli stratégique, en rétablissant le principe de frappes préventives, plutôt que des représailles seules et en cessant d'absorber les coups portés à la nation sans riposter.

Le nouveau programme stratégique d'Israël peut façonner l'environnement régional de manières qui accordent à Israël de l'espace pour re-concentrer ses énergies là où elles sont les plus nécessaires : rajeunir son idée nationale, qui ne peut se produire qu'en remplaçant les fondations socialistes d'Israël par une base plus saine ; et, surmonter son "épuisement", qui menace la survie de la nation.

Finalement, Israël peut faire plus que se contenter de gérer le conflit israélo-arabe au moyen de la guerre. Aucune quantité d'armes ou de victoires n'accordera à Israël la paix qu'il recherche. Lorsque Israël aura une base économique saine, qu'il sera libre, puissant et sain sur le plan intérieur, il ne se contentera plus de gérer le conflit israélo-arabe ; il le surpassera. Ainsi qu'un chef important de l'opposition irakienne l'a dit récemment : "Israël doit rajeunir et revitaliser son leadership moral et intellectuel. Ceci est un élément important — voire le plus important — dans l'histoire du Proche-Orient". Israël — fier, riche, solide et fort — serait la base d'un Proche-Orient véritablement nouveau et paisible.


Participants au groupe d'étude sur "une nouvelle stratégie israélienne pour l'an 2000 :"

Richard Perle, American Enterprise Institute, Chef du Groupe d'Étude

James Colbert, Jewish Institute for National Security Affairs
Charles Fairbanks, Jr., Johns Hopkins University/SAIS
Douglas Feith , Feith and Zell Associates
Robert Loewenberg, Président, Institute for Advanced Strategic and Political Studies
Jonathan Torop, The Washington Institute for Near East Policy
David Wurmser, Institute for Advanced Strategic and Political Studies
Meyrav Wurmser, Johns Hopkins University

Traduction de l'anglais : [JFG-QuestionsCritiques].