La défense des droits de l’homme est un objectif légitime et louable qui doit rester l’un des principes majeurs de notre action. Néanmoins on est en droit de s’interroger si elle doit devenir un motif de « guerre ».
La dégradation des relations franco chinoises nous incite effectivement à nous poser cette question, tant il apparaît que les remontrances de certains milieux français risquent d’aboutir non seulement à des représailles commerciales à l’égard de la France, mais surtout à une radicalisation de l’attitude de la Chine sur le plan intérieur.
En se mettant à la pointe du combat, et en étant puissamment relayés par les médias, les tonitruants thuriféraires français des droits de l’homme ont provoqué un affrontement idéologique qui conduit à l’impasse, et qui contrairement à leurs prétentions n’améliore en rien la situation des Tibétains, bien au contraire.
La Chine évolue lentement vers plus de démocratie. La tenue à Pékin des Jeux Olympiques sera de nature à concourir à cette ouverture de l’Empire du Milieu sur le monde. Mais on ne réforme pas une société plurimillénaire pétrie d’une forte identité nationale, dirigée de surcroît par une dictature marxiste peu ouverte à des compromis, par des pressions extérieures.
Seul un dialogue permanent sans rien lâcher sur nos principes sera de nature à faire évoluer la Chine de l’intérieur. Ce dialogue sera un encouragement pour les Chinois qui souhaitent que leur pays évolue.
Quant aux hommistes militants et autres salonards de l’Hôtel de Ville, ils se donnent bonne conscience à peu de frais sur le dos des Tibétains.
La France doit participer impérativement à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ; toute autre attitude serait une faute stratégique.