accueil > archives > édito


Faire un don
Pourquoi ?
Montant en euros:


DSK : La femme de chambre était une « pute »

Par Laura Italiano
New York Post, le 2 juillet 2011

article original : "Maid cleaning up as 'hooker'"

* De gros pourboires pour des « services spéciaux » en extra.
* Les procureurs dressent la liste d'une litanie de mensonges et d'escroqueries.




L'accusatrice de Dominique Strauss-Kahn n'est pas juste une fille qui travaille dans un hôtel !

La femme de chambre du Sofitel, qui prétend que l'ancien patron du FMI l'a agressée sexuellement dans sa chambre, avait une double fonction comme prostituée, ramassant du liquide au noir auprès des clients masculins, a appris The Post

« Il y a une information... selon laquelle elle obtenait des pourboires extraordinaires, si vous voyez ce que je veux dire. Et ce n'est pas pour apporter des p.tains de serviettes supplémentaires », a dit hier une source proche des enquêteurs de la défense.

Cette femme aurait été assignée à cet hôtel du centre-ville par son syndicat, parce qu'il savait qu'elle ramènerait des gros billets.

« Lorsque vous êtes une femme de chambre à Local 6, lorsque vous arrivez pour la première fois aux Etats-Unis, vous commencez dans des motels à [l'aéroport] JFK. Vous ne commencez pas au Sofitel », a dit cette source. « Il y a toute une escouade de personnes qui la voyaient comme une gagneuse ».

Cette femme avait également « beaucoup de frais - tressage de cheveux, salons de beauté - payés par des hommes avec lesquels elle n'était pas apparentée », a dit cette source.

Les affirmations, selon lesquelles elle travaillait comme prostituée d'hôtel, expliquent pourquoi Strauss-Kahn insiste sur le fait que leur rencontre était consentie. Ses avocats ont refusé hier de faire des commentaires sur cette preuve accablante - ou de dire s'il l'avait payée pour avoir des relations sexuelles.

Ces sources ont également dit au Post que les enquêteurs de Strauss-Kahn avaient découvert la preuve qu'elle faisait partie d'un système pyramidal qui ciblait les immigrés de sa Guinée native.

« Nous avons des personnes qui ont été victimes et qui soutiennent qu'elle les a arnaquées. Des gens charmants de son quartier », a dit une source.

Cette nouvelle info étonnante a fait surface hier alors que l'accusatrice était démasquée comme une menteuse pathologique et une artiste de l'escroquerie, dont l'affaire de viol s'est effilochée.

Strauss-Kahn, qui a été placé en résidence surveillée avec une garantie de 5 millions de dollars, a été libéré sans caution après que le Bureau du Procureur de Manhattan eut admis que cette femme de chambre leur avait menti à plusieurs reprises sur cette présumée agression et sur son histoire personnelle.

Selon une lettre que les procureurs ont envoyée à la défense, le plus accablant dans cette affaire est qu'elle a carrément menti sur sa demande d'asile, disant qu'elle avait été « victime d'un viol en réunion » en Guinée, apprenant par cour un enregistrement qui lui faisait répéter ce qu'elle devait dire.

« Elle a réitéré ces mensonges lorsqu'elle a été interrogée sur son histoire et son passé, et elle a déclaré qu'elle l'avait fait afin de rester cohérente avec la déclaration qu'elle avait présentée dans sa demande [d'asile] », ont dit les procureurs dans cette lettre.

« A présent, la plaignante déclare qu'elle aurait été violée dans le passé, dans son pays natal, mais lors d'un incident différent de celui qu'elle a décrit au cours de ses interviews initiales ».

Pour obtenir des avantages fiscaux, elle a également prétendu qu'elle avait un deuxième enfant. Elle n'en a qu'un, une fille de 15 ans.

« Elle a également admis avoir minimisé ses revenus, afin de garder son logement actuel », dit cette lettre.

Les procureurs ont dit que cette femme a menti au Grand jury en attestant qu'elle avait immédiatement alerté une responsable à propos de cette agression.

La femme de chambre a en réalité nettoyé une suite voisine au 28ème étage, puis nettoyé à fond celle de Strauss-Kahn avant de rapporter l'incident à sa chef.

Vingt-huit heures après la présumée agression sexuelle, cette femme a parlé à son petit-ami, qui se trouvait dans un centre de détention pour immigrés en Arizona, prononçant « des paroles signifiant 'ne t'inquiète pas, ce type a plein d'argent. Je sais ce que je fais', » a rapporté le New York Times, citant un fonctionnaire.

Ces révélations fracassantes obligeront probablement le procureur à rejeter toutes les accusations contre cette grosse huile bancaire.

« Je comprends que les circonstances qui entourent cette affaire ont substantiellement changé », a dit le Juge Michael Obus, en ordonnant le remboursement à Strauss-Kahn de sa caution de 1 million de dollars et la suppression de sa garantie de 5 millions, et en lui donnant la permission de voyager où il veut aux Etats-Unis, sans restriction.

Son passeport ne lui a pas été retourné.

« En attendant, il n'y aura pas de précipitation pour juger cette affaire », a dit Obus, ajoutant, « J'espère que le procès se déroulera de façon aussi équitable que possible ». Strauss-Kahn, considéré avant son arrestation du 14 mai comme le candidat favori à la présidentielle française, est sorti à grands pas de la Cour Suprême de Manhattan, après cette brève audience spectaculaire, en tenant la main de sa fidèle femme Anne Sinclair.

« A la veille du Jour de l'Indépendance, nous allons fêter avec M. Strauss-Kahn et sa famille un peu d'indépendance personnelle », a déclaré son avocat, Benjamin Brafman. « C'est un pas gigantesque dans la bonne direction. La prochaine étape conduira à un abandon complet des accusations. »

Strauss-Kahn a pris, hier soir, sa première bouffée de liberté dans le confortable - et cher - restaurant italien de l'Upper East Side, Scatinella, où il a siroté du vin rouge avec sa femme et un détachement de sécurité, lors d'un repas de fête qui a coûté 700 dollars.

Le procureur de Manhattan, Cyrus Vance Jr, a dit que bien que ses enquêteurs aient « soulevé des inquiétudes quant à la crédibilité des témoignages de la plaignante [.] aujourd'hui, la procédure n'a pas abandonné l'inculpation ou l'une quelconque des accusations. »

L'avocat de la femme de chambre, Kenneth Thompson, a fustigé Vance, accusant les procureurs de saboter leur propre affaire malgré les preuves solides de viol.

« Notre inquiétude est que le Procureur Vance a trop peur de mener ce procès », a dit Thompson. « Nous pensons qu'il a peur de perdre ce procès très médiatisé », comme cela a été le cas pour le viol présumé par un flic et l'incendie de l'immeuble de la Deutsche Bank.

Thompson a dit que ces affirmations à propos de son appel à un ami en prison - et qu'elle avait un compte bancaire qui contenait 100.000 dollars déposés par plusieurs personnes au cours des deux dernières années - étaient « des mensonges ».

Interrogé sur le fait que la femme de chambre aurait nettoyé les chambres avant de rapporter qu'elle avait été agressée, Thompson a dit qu'elle était très perturbée et « qu'elle ne savait pas quoi faire ».

L'avocat a dit qu'il y avait d'autres preuves contre Strauss-Kahn, dont une vidéo de la sécurité de l'hôtel qui montre « sa nervosité » après [les faits], avec « du dentifrice barbouillant sa bouche ».

Thompson a admis qu'elle avait menti dans sa demande d'asile, mais il a dit qu'elle l'avait fait parce que « la victime est également victime de mutilation génitale » et qu'elle était prête à tout pour protéger sa fille du même sort.

Un porte-parole du syndicat hôtelier a nié que celui-ci avait placé la victime au Sofitel. « Ces affirmations sont absurdes », à dit le porte-parole Josh Gold. « Elle n'e s'est jamais enregistrée à notre bureau de placement. Nous ne l'avons jamais envoyée pour le moindre entretien d'embauche. Nous ne l'avons absolument pas placée dans cet hôtel et nous ne suivons pas les pourboires à la trace. »

Les mensonges

« J'ai tremblé de peur après l'agression de DSK ». Elle a déclaré sous serment au Grand jury qu'après avoir été agressée sexuellement dans la Suite 2806 de DSK, elle s'est enfuie dans l'entrée, où elle a tremblé de peur jusqu'à ce qu'elle le voie partir vers l'ascenseur. Ensuite, elle a immédiatement raconté son agression à ses supérieurs, a-t-elle déclaré.

La vérité

Elle a fini par avouer aux procureurs que ce qu'elle avait réellement fait après « l'agression » était de nettoyer deux chambres, dont la Suite n° 2806. C'est seulement après qu'elle a dit au personnel de l'hôtel ce qui était « arrivé ».

Les mensonges

« J'ai été violée en réunion par des soldats guinéens ». L'accusatrice de 32 ans de DSK a juré dans un document de demande d'asile qu'en représailles à l'opposition de sa famille à la dictature de la Guinée, elle avait été battue et violée par une bande de soldats. Les procureurs disent qu'elle a pleuré et qu'elle « semblait bouleversée » alors qu'elle relatait cette épreuve.

La vérité « Dans les interviews ultérieures, elle a admis que ce viol en réunion n'avait jamais eu lieu », ont dit les procureurs aux avocats de la défense dans des documents légaux. « A la place, elle a déclaré qu'elle avait menti sur ce fait et inventé les détails ».

Les mensonges

« J'ai deux enfants ». Les procureurs disent que pendant les deux dernières années fiscales, l'accusatrice de DSK a déclaré avoir deux enfants à charge.

La vérité

« Elle a déclaré l'enfant d'un ami, en plus du sien, à sa charge,dans le but d'accroître ses remboursements d'impôt au-delà de ce dont elle avait droit », ont déclaré les procureurs dans des documents de procédure. Elle est réellement la mère d'un seul enfant, une fille de 15 ans.

Reportages additionnels de Dareh Gregorian, Dan Mangan et Zach Crizer

Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]

Cet article vous a intéressé ?

Pensez à faire un don...
Pourquoi ?
Montant en euros: