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Lettre des procureurs sur l'accusatrice de Strauss-Kahn

Globe and Mail Update, le 2 juillet 2011

article original : "Letter from prosecutors on the accuser of Strauss-Kahn"

Voici ci-dessous une lettre que les procureurs de l'Etat de New York ont envoyée aux avocats de la défense de l'ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui détaille les incohérences dans l'histoire de la femme qui a accusé M. Strauss-Kahn d'agression sexuelle.

DISTRICT ATTORNEY du Comté de New York, le 30 juin 2011, Le Peuple c/ Dominique Strauss-Kahn, Acte d'assusation No. 2526/2011

Chers MM. (William)Taylor et (Benjamin) Brafman,

En relation avec l'affaire susmentionnée, le Peuple révèle l'information suivante à la défense, conformément à l'article 240.20 du Code de Procédure Criminelle comme [dans l'affaire] Brady c/ l'Etat du Maryland, 383 U.S. 83 (1963) et sa filiation doctrinale.

Dans une demande d'Asile et de Refus d'Expulsion datée du 30 décembre 2004, la demanderesse a fourni au Département de la Justice, de l'Immigration et du Service de Naturalisation des Etats-Unis des informations factuelles sur elle-même, son passé et ses expériences dans son pays natal de Guinée. Ces informations revêtaient la forme d'une déclaration écrite, jointe à sa demande et fut présentée comme base de sa demande d'asile.

Dans sa demande, elle certifiait sous peine de parjure que sa déclaration écrite était véridique. En substance, la déclaration de la demanderesse soutenait qu'elle et son mari avaient été persécutés et harcelés par le régime dictatorial qui était alors au pouvoir en Guinée. Entre autres choses, la demanderesse déclarait que la maison qu'elle partageait avec son mari avait été détruite par la police et des soldats agissant pour le compte du régime, et qu'ils les avaient battus, elle et son mari.

Elle déclarait que, lorsque son mari tenta de retourner, le lendemain, à ce qui restait de leur maison, il fut à nouveau battu, arrêté et emprisonné par la police et les soldats. Elle déclarait avoir également été battue lorsqu'elle tenta de venir en aide à son mari. Dans sa déclaration, elle attribuait ces raclées à l'opposition du couple au régime. Elle déclarait que durant l'incarcération de son mari, il fut torturé, privé de traitement médical et qu'il a fini par mourir des conséquences de ces mauvais traitements.

A la suite de sa mort, selon elle, elle a commencé à dénoncer le régime et s'est finalement enfuie du pays parce qu'elle craignait pour sa vie, elle est entrée aux Etats-Unis en janvier 2004 pour y chercher refuge (elle a déclaré aux procureurs qu'elle s'était servi d'un visa falsifié). Elle a répété ces faits oralement au cours du processus de demande d'asile.

Dans des interviews en relation avec cette affaire, la plaignante a admis que les informations factuelles ci-dessus qu'elle avait fournies en relation avec sa demande d'asile, étaient fausses. Elle a déclaré avoir fabriqué cette déclaration avec l'aide d'un homme qui lui avait fourni une cassette sur laquelle étaient enregistrés les faits contenus dans la déclaration qu'elle a présentée au bout du compte. Elle avait mémorisé ces faits en écoutant l'enregistrement à plusieurs reprises.

Dans plusieurs interviews avec les procureurs, elle a réitéré ces mensonges quand elle a été interrogée sur son histoire et son passé, et elle a déclaré l'avoir fait afin de rester cohérente avec la déclaration qu'elle avait présentée dans le cadre de sa demande [d'asile]. De plus, dans deux interviews séparées avec l'assistant du représentant du ministère public assigné à cette affaire, la plaignante a déclaré qu'elle avait été victime d'un viol en réunion dans le passé, dans son pays natal, et fourni des détails sur cette attaque.

Durant ces deux interviews, la victime a pleuré et semblait être nettement bouleversée lorsqu'elle a relaté cet incident. Lors d'interviews ultérieures, elle a admis que le viol en réunion n'avait jamais eu lieu. A la place, elle a déclaré avoir menti sur ce fait et fabriqué les détails, et que ce faux incident faisait partie du récit qu'on lui avait indiqué de mémoriser dans le cadre du processus de demande d'asile. Actuellement, la plaignante déclare qu'elle attesterait avoir été violée dans le passé, dans son pays natal, mais au cours d'un incident différent de celui qu'elle a décrit au cours des interviews initiales.

Au cours des semaines qui ont suivi l'incident, objet de l'acte d'accusation, la plaignante a dit aux inspecteurs de police et aux assistants du procureur, à de nombreuses reprises, qu'après avoir été sexuellement agressée par le défendeur, le 14 mai 2011 dans la Suite 2806, elle s'était enfuie vers une zone de l'entrée principale du 28ème étage de l'hôtel et qu'elle avait attendu là jusqu'à ce qu'elle observe le défendeur quitter la Suite 2806 et le 28ème étage en pénétrant dans un ascenseur.

Ce fut après cette observation qu'elle a rapporté l'incident à sa responsable, qui est arrivée au 28ème étage peu après. Dans l'intervalle entre cet incident et l'arrivée de sa responsable, elle a prétendu être restée dans la même zone de l'entrée principale du 28ème étage vers laquelle elle s'était enfuie initialement. La plaignante a attesté cette version des faits lorsqu'elle a été interrogée par le Grand jury sur ce qu'elle a fait après cet incident dans la Suite 2806. La plaignante a admis, depuis, que ce compte-rendu était faux et qu'après l'incident dans la Suite 2806, elle avait entrepris de nettoyer une chambre voisine et qu'elle est ensuite retournée à la Suite 2806 et a commencé à nettoyer cette suite avant de rapporter l'incident à sa responsable.

De plus, la plaignante a déclaré qu'au cours des deux dernières années fiscales, elle avait déclaré à sa charge l'enfant d'un ami, en plus du sien, sur sa déclaration d'impôt, dans le but d'accroître son remboursement d'impôt au-delà de ce qu'elle avait droit. Elle a également admis avoir minimisé ses revenus afin de garder son logement actuel.

Enfin, au cours de cette enquête, la plaignante n'a pas dit la vérité aux assistants du procureur sur une variété de sujets supplémentaires concernant son histoire, son passé, les circonstances actuelles et ses relations personnelles.

S'il vous plaît, n'hésitez pas à nous contacter si vous avez d'autres questions.

Sincèrement,

Joan Illuzzi-Orbon, Assistante du Procureur
John (Artie) McConnell, Assistant du Procureur

Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]

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