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US 2008

Obama enfile le manteau de JFK
au meeting électoral de Washington

Par Leonard Doyle à Washington
The Independent mardi 29 janvier 2008

article original : "Obama takes up mantle of JFK at Washington rally"


Le candidat Démocrate Barack Obama avec le Sénateur Edward Kennedy
au meeting électoral à l'Université Américaine, à Wahington, hier (photo:AP)

Hier, à Washington, le manteau du Président John Fitzgerald Kennedy a été repris par Barak Obama devant trois générations du clan politique.

La flambeau politique lui a été remise par la fille du président assassiné, Caroline, son frère, le Sénateur Teddy Kennedy, et par son neveu Patrick. D'autres petits-enfants [Kennedy] se trouvaient dans le public à l'Université Américaine. Ce fut un moment de symbolisme politique qui pourrait être perçu dans le temps comme un moment pivot dans la course de 2008 à la Maison-Blanche.

Mme Kennedy, qui s'exprime rarement en public, a déclaré que ses enfants, qui étaient aussi présents pour soutenir la campagne d'Obama, l'avaient convaincue. Il "offre ce même sens d'espoir et d'inspiration" que son père offrait, a-t-elle dit. "Pour moi, aujourd'hui, ce n'est pas juste une question de politique. C'est personnel," a-t-elle poursuivi. "J'étais trop jeune pour me souvenir de John Kennedy et je n'étais qu'une enfant lorsque Robert Kennedy s'est présenté à la présidentielle. Mais dans les histoires que j'ai entendues en grandissant, j'ai vu comment mes grands-parents et ma mère parlaient d'eux et de cette période dans la vie de notre nation - une époque d'espoir et de réussite formidables."

Le Sénateur Kennedy a dit de M. Obama qu'il était un "homme de caractère aux dons extraordinaires de commandement" et qu'il était un héritier de valeur de son frère. Puis il a dit que l'Amérique avait un autre "rendez-vous avec le destin". La vraie valeur du soutien de M. Kennedy sera d'aider M. Obama à établir le contact avec les électeurs hispaniques dans des Etats comme la Californie et New York, où Hillary Clinton, sa plus proche rivale, a un solide soutien. La réputation de M. Kennedy en tant que batailleur pour la justice sociale et les droits civils pourrait aussi convaincre les Démocrates de la base, des syndicalistes, à se reporter en masse sur M. Obama. Il espère frapper la campagne électorale avant le scrutin de mardi prochain, en ciblant les électeurs hispaniques en Arizona, au Nouveau Mexique et en Californie.

Ce fut sur ce même campus que le Président Kennedy délivra en 1963 un discours déterminant appelant à la paix dans le monde et disant que laPax Americana ne pourrait jamais être réalisée par la force des armes.

Le soutien des Kennedy avait été désespérément recherché par Hillary Clinton. Mais les tactiques de campagne de celle-ci, dont la mise en cause du passé d'Obama sur des questions telles que la guerre en Irak, et l'intervention de Bill Clinton en Caroline du Sud la semaine dernière ont conduit à une série enflammée de scènes entre le Sénateur Kennedy et M. Clinton, culminant dimanche dernier, lors d'une conversation téléphonique. Se référant aux remarques, vivement critiquées, de M. Clinton selon lesquelles la position anti-guerre d'Irak de M. Obama était une "histoire à dormir debout", M. Kennedy a tonné : "Depuis le début, il s'est opposé à la guerre en Irak. Et ne laissons personne contredire cette vérité".

Il a été très applaudi lorsqu'il a dit : "Avec Barak Obama, nous allons tourner la page de la vieille politique de représentation erronée et de distorsion, avec Barak Obama, nous allons refermer le livre de la vieille politique d'une race contre une autre, d'un genre contre l'autre, d'un groupe ethnique contre un autre et des hétéros contre les gays".

Jusqu'à hier, M. Kennedy était resté neutre dans la campagne, disant qu'il était ami aussi bien avec Obama, qu'avec Clinton et Edwards. Il a à peine mentionné ses frères assassinés, John et Robert Kennedy, et son soutien à M. Obama fut exceptionnellement personnel. "Il y avait une autre fois, où un autre jeune candidat … défiait l'Amérique pour qu'elle traverse une nouvelle frontière. Il dut faire face à la critique du président démocrate précédent, qui était très respecté dans le parti", a déclaré M. Kennedy, faisant référence à Harry Truman. "Et John Kennedy a répondu, 'Le monde change. Les vieilles méthodes ne marcheront pas … Le temps d'une nouvelle génération de dirigeants est venu. C'est le cas avec Barak Obama".

Autre soutien important, le Prix Nobel de littérature Toni Morrison s'est prononcé pour Barak Obama, en mentionnant son "imagination créative couplée d'un éclat égal de sagesse".

Le théâtre politique d'hier a éclipsé, quelques heures plus tard, le discours final de George Bush sur l'état de l'Union. Les tentatives maladroites du Président pour obtenir un peu d'intérêt dans les mois agonisants de sa présidence avaient un air de désespoir.



Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]