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interview

Assange accuse la Premier ministre australienne de
diffamation pour ses commentaires sur WikiLeaks


RT question more, le 8 octobre 2012
Par Julian Assange

article original : Assange accuses Australian PM of defamation over WikiLeaks comments




Julian Assange envisage de poursuivre en justice pour diffamation la Premier ministre australienne, Julia Gillard. Il s'est adjoint les services d'avocats de Sydney pour enquêter et poursuivre en justice les commentaires de la Premier ministre, qui ont été utilisés pour soutenir le blocus financier contre WikiLeaks Ainsi que le fondateur de Wikileaks l'a expliqué dans une interview exclusive accordée au groupe militant GetUp!, Gillard a diffamé WikiLeaks en déclarant lors d'une émission de radio en 2010 qu'Assange avait violé la loi en publiant des centaines de milliers de câbles diplomatiques nord-américains.

« Je condamne avec la plus grande vigueur la mise en ligne de cette information sur le site de WikiLeaks. Il s'agit d'un acte tout à fait irresponsable et illégal », avait observé Gillard.

Assange soutient que cette déclaration spécifique a été utilisée, cette année-là, par MasterCard afin de justifier un blocus financier autour de WikiLeaks, en n'autorisant pas les détenteurs australiens de cette carte à donner de l'argent à cette organisation non lucrative.

« Les effets de cette déclaration se poursuivent et ils affectent directement la viabilité financière de WikiLeaks », a déclaré Assange.

Le blocus financier

MasterCard, en compagnie de Bank of America, VISA, PayPal et Western Union, a bloqué les donations faites à WikiLeaks après la publication massive de câbles diplomatiques nord-américains secrets, en novembre 2010.

De nombreuses critiques ont affirmé que cette décision était fondée sur une pression politique exercée par les Etats-Unis contre ces sociétés à la suite de la publication des câbles secrets.

En outre, la publication d'avril 2012 par ABC d'un courriel du directeur général de MasterCard montre également que la décision prise par cette société de soutenir ce blocus a été directement influencée par les commentaires de la Premier ministre australienne à propos de la publication des câbles, en 2010.

« Compte tenu de la gravité de ces accusations et que certains commentaires public de responsables élus, dans le monde entier (dont la Premier ministre australienne et le Ministre australien de la Justice d'alors, qui a indiqué que des questions étaient soulevées quant à la légalité de l'activité de WikiLeaks), nous avons pensé qu'il était prudent de suspendre notre accpetation. »

Contredisant la déclaration de Mme Gillard, la police fédérale australienne a mené une enquête en 2010 et a conclu qu'aucune transgression des lois du pays par Assange et WikiLeaks n'était fondée.

Assange est coincé dans un scénario judiciaire façon « Catch 22 »

En 2010, Assange a été placé en résidence surveillée au Royaume-Uni, tandis qu'une demande d'extradition était à l'étude en lien avec un mandat d'arrêt international émis pour des accusations d'agression sexuelle en Suède.

A ce jour, les autorités suédoises veulent interroger Assange à propos d'accusations de « coercition illégale et de mauvaise conduite sexuelle ». Bien que deux jeunes femmes se soient présentées en soutenant avoir été « molestées sexuellement » par Assange, celui-ci n'est accusé d'aucun crime. Il soutient que ces deux rencontres étaient consentantes et maintient que cette affaire a une motivation politique.

En juin de cette année, Assange a demandé l'asile politique, qui lui a ensuite été accordé, à l'ambassade d'Equateur à Londres, mais le Royaume-Uni lui a refusé un transfert sûr vers l'Equateur, ce qui signifie qu'il risque toujours d'être arrêté au moment où il quittera les locaux diplomatiques.

S'il est arrêté, il craint d'être extradé vers les Etats-Unis pour des accusations n'ayant rien à voir [aux accusations suédoises] et qui concernent les publications par WikiLeaks de câbles diplomatiques secrets nord-américains en 2010. Après ces publications, les Etats-Unis ont officiellement désigné Assange et WikiLeaks comme « ennemis des Etats-Unis », et le Département de la Défense étudie la façon dont il peut le traduire en justice.

Les avocats d'Assange soutiennent qu'en vertu de la loi suédoise son client pourrait être envoyé en Amérique, avant même d'être interrogé par les autorités suédoises, pour répondre, devant un tribunal militaire, à l'accusation d'espionnage potentiel à propos de ces câbles.

S'il est extradé vers les Etats-Uni et qu'il y est condamné, il risquerait l'emprisonnement à vie, et même la peine de mort.

L'indifférence de l'Australie

Dans le passé, l'Australie a été critiquée pour n'avoir pas offert à Assange de protection et d'assistance consulaire en tant que ressortissant australien. Pourtant, le gouvernement [australien] a continué à assurer que le soutien consulaire a toujours été disponible.

Plus loin, dans l'interview de GetUp!, Assange rejette les affirmations du ministre australien des Affaires étrangères, Bob Carr, selon lesquelles son gouvernement lui apportait le soutien consulaire nécessaire.

« Quant il y a des déclarations disant qu'il y aurait 63 contacts consulaires, ils comptent les courriels qu'ils ont envoyés à mon avocat, demandant si un rendez-vous était possible dans le futur », a-t-il dit.

« Je n'ai vu aucun membre de l'ambassade ou du consulat d'Australie depuis mon incarcération en 2010. Et même alors, tout ce qu'ils ont fait a été de m'apporter des blocs-notes, des stylos, etc. », a-t-il ajouté.

La famille d'Assange a été obligée de changer de nom et de se cacher à cause de sa situation. « Je ne peux pas rendre visite à ma famille, je ne peux pas faire les choses qui sont importantes pour beaucoup de gens - je ne peux pas voir la ligne d'horizon. Je ne peux pas me rendre dans ma patrie », a-t-il dit.

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]

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