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Système Monétaire Babylonien

Egibi & CO., les plus vieux banquiers du monde

The New York Times, mercredi 30 novembre 1879
Page 4, 458 mots

article original : "EGIBI & CO., THE OLDEST BANKERS"

Dans la Babylonie et l'Assyrie antiques, comme en Egypte, les métaux précieux, et en particulier l'argent, circulaient en tant que lingots non poinçonnés. En effet, ils étaient facilement acceptés, mais acceptés au poids et vérifiés par une balance comme n'importe quelle autre marchandise.

Les fouilles en Assyrie et à Babylone, qui ont tellement éclairci l'histoire de l'antiquité, nous ont offert quelques informations intéressantes relatives aux accords commerciaux dans ces pays, et nous possédons à présent un nombre considérable de reçus, de contrats et autres archives concernant des prêts d'argent sur des garanties personnelles à des taux d'intérêt fixes ; des prêts sur des propriétés foncières ou immobilières ; des ventes de terres, dans un cas avec un plan ; des ventes d'esclaves, etc. Ils étaient gravés sur des tablettes d'argile, qui était ensuite cuites. M. Lenormant divise ces documents des plus intéressants en cinq principaux types :

1/ Obligations simples.

2/ Obligations avec clause pénale en cas de non-accomplissement.

3/ Obligations avec la caution d'un tiers.

4/ Obligations payables à une tierce personne.

5/ Traites tirées à un endroit, payables à un autre.

Il donne l'illustration suivante de l'une de ces lettres de crédit : "Quatre mines 15 skekels d'argent (crédit) [1] d'Ardu-Nana, fils de Yakin, sur Mardukabalussur, fils de Mardukbalatirib, dans la ville d'Orech. Mardukbalatirib paiera au mois du Tibet 4 mines 15 shekels d'argent à Belabaliddin, fils de Sennaid. Nous, le 14 arakhgamna dans la deuxième année de Nabonide, Roi de Babylone." Suivait les noms des témoins.

Nabonide vécut vers 550 av. J.C. Ces traites assyriennes étaient négociables, mais par la nature des choses, elles ne pouvaient être transférée par endossement, parce que rien de nouveau pouvait être ajouté, l'argile une fois cuite ; et, dans ces circonstances, le nom du créancier était fréquemment omis. Il semble en découler qu'ils avaient été régulièrement renseignés.

Il est certainement remarquable que de tels instruments, et en particulier les lettres de crédit, eussent dû précéder l'usage des pièces de monnaie.

La plus ancienne firme bancaire dont nous avons une description serait celle d'Egibi & Co. Nous en devons la connaissance à M. Boscawen, M. Pinches et M. Hilton Price. Plusieurs documents et archives appartenant à cette famille se trouvent au British Museum. Ce sont des tablettes d'argile qui furent découvertes dans le quartier de Hillah, à quelques kilomètres de Babylone. Cette maison (bancaire) semble avoir agi comme banque nationale de Babylone : le fondateur de cette maison, Egibi, a probablement vécu sous le règne de Sennachérib, vers 700 av. J.C. Cette famille a été retracée durant un siècle et demi et à travers cinq générations, jusqu'au règne de Darius. En même temps, les tablettes traduites jusqu'ici me semble quasiment prouver que cette firme agissait comme banquiers, au sens moderne du mot.

Sir John Lubbock, dans Nineteenth Century.

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]

Notes :
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[1] Le shekel fait référence, à l'origine, à une unité de poids et à une monnaie utilisée en Mésopotamie depuis le 3e millénaire av. J.-C. jusqu'au (Ier siècle appelée aussi shekel. Ce fut également l'unité de poids utilisée par les Hébreux (il en est fait mention dans certains passages de la Bible et il est notamment utilisé pour recenser le peuple dans le désert après la sortie d'Égypte). Les unités de poids étaient basées sur la relation entre la mine (environ 45 grammes d'argent), le talent (l'unité de base) et le shekel. La mine sacrée était égale à 60 shekels et le talent sacré à 3.000 shekels ou 50 mines sacrées. La mine talmudique équivalait à 25 shekels ; le talent talmudique équivalait à 1.500 shekels ou 60 mines talmudiques.



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