député européen
vice-président de la commission transport et tourisme
Strasbourg — le 14 septembre 2005
En ma qualité de rapporteur du Parlement européen sur le projet de Directive visant à rapprocher les interdictions de circulation des poids lourds le week-end dans l'Union européenne, je ne peux que m'étonner de la décision du Président de la Commission européenne, José Manuel BARROSO, rapportée à la une du Financial Times du 14 septembre de retirer cette proposition de la commission européenne et de mettre ainsi sine die un terme au processus législatif entamé.
Cette étonnante capacité de retrait pur et simple d'un texte en cours de procédure législative démontre s'il en était encore besoin que la Commission européenne dispose du pouvoir d'utiliser la même procédure pour d'autres textes comme ... le fameux projet de Directive Bolkestein (en cours d'examen actuellement au Parlement européen) qui est loin de provoquer le consensus ! Ce faisant, Monsieur Barroso s'est lui-même mis au pied du mur de ses engagements !
Il est tout à fait regrettable que la Commission européenne veuille retirer le projet de Directive sur le rapprochement des législations en matière d'interdiction de circulation des poids lourds le week-end et ainsi d'interrompre la procédure législative engagée par le vote en 1ère lecture du Parlement européen en juillet 2002 ... après deux tentatives infructueuses en 1998 et 1999.
Eu égard aux désordres croissants engendrés aux frontières entre les Etats membres par l'anarchie des plages horaires d'interdictions de circuler le week end, je m'étonne que l'Union européenne renonce à un projet de texte sur lequel sa plus-value aurait été incontestable. Les stationnements sauvages sur les aires de repos, les conditions inadmissibles d'attente des chauffeurs routiers, les congestions et les dangers pour la sécurité routière qui découlent de la situation actuelle ne peuvent nous laisser indifférents.
J'appelle donc de mes voeux une reprise des discussions sur ce texte sur la base du précieux compromis élaboré par le Parlement européen lors de sa 1ère lecture, compromis qui avait recueilli une large majorité (350 voix pour, 189 contre), dépassant les clivages politiques et nationaux.
Gilles SAVARY
Député européen
Vice-Président de la Commission Transports et Tourisme
Membre suppléant de la Commission Economique et Monétaire