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Asie du Nord-Est

La course asiatique aux armements prend de la vitesse

par John Feffer
13 février 2008, Asia Times Online

article original : "Asian arms race gathers speed"

Les diplomates restent optimistes quant à la résolution du différent nucléaire avec la Corée du Nord. Ces optimistes envisagent un traité de paix pour remplacer l'armistice, qui a mis fin — mais pas officiellement — à la Guerre de Corée il y a 55 ans. Certains dirigeants et universitaires préconisent même la transformation des pourparlers à six sur la question nucléaire coréenne, impliquant les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la Russie et les deux Corée, en une structure de paix permanente en Asie du Nord-Est.

En ce moment, tous les pays de la région semblent déterminés à agir de manière conciliante. Yasuo Fukuda, le Premier ministre japonais, est considérablement plus pacifique que son prédécesseur, l'ultra nationaliste Shinzo Abe[1]. Le nouveau président sud-coréen, Lee Myung-bak, malgré sa qualité de conservateur, s'est engagé à poursuivre la politique de rapprochement avec la Corée du Nord et projette d'établir le contact avec le Japon au moyen de sa première visite d'Etat.

Le parti qui a remporté les récentes élections législatives taiwanaises, le Kuomintang, veut reconstruire les ponts avec le continent et rétablir les relations avec le Parti Communiste chinois, que le Parti Progressiste [taiwanais] au pouvoir avec essayé de rompre. Quant à Pékin, le gouvernement chinois est très conciliant avec pratiquement tout le monde en cette année de Jeux Olympiques d'été.

Malgré toutes ces discussions de paix, autre chose, d'assez capital et passé quasiment inaperçu, est en cours dans la région. En Asie du Nord-Est, le vrai argent va ailleurs. Si l'on se fie aux médias, alors "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", mais dans l'ombre, une course régionale massive à l'armement menace de passer à la vitesse supérieure.

Depuis le tout début du 21ème siècle, cinq des six pays impliqués dans les pourparlers à six ont accru leurs dépenses militaires de 50% ou plus. Le sixième, le Japon, a maintenu un budget militaire stable, non négligeable, tout en aspirant néanmoins à suivre le rythme. A présent, tous les pays de la région investissent avec enthousiasme des sommes prodigieuses dans de nouveaux systèmes d'armement et de nouvelles capacités offensives.

La course aux armements en Asie du Nord-Est sape tous les pourparlers de paix dans la région. Elle sustente aussi un complexe militaro-industriel mondial croissant. L'Asie du Nord-Est est l'endroit de la planète où quatre des plus grosses armées du monde — celles des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et du Japon — se font face. Ensemble, les pays participant aux discussions à six représentent approximativement 65% des dépenses militaires mondiales, les Etats-Unis responsables à eux-seuls d'environ la moitié de ce total.

Voici la véritable information qui devrait faire aujourd'hui la une des journaux : Les guerres se déroulent en Irak, en Afghanistan et dans de vastes partie de l'Afrique, mais c'est en Asie du Nord-Est que se trouve le cœur du complexe militaro-industriel mondial. Toute tentative d'enfoncer un pieu dans le cœur de ce vampire potentiellement déstabilisant doit commencer par les armées qui se font face là-bas.

Le revirement japonais

En Asie du Nord-Est, l'accumulation d'armes — course à trois niveaux pour dominer les mers, étoffer les forces aériennes et contrôler la prochaine frontière spatiale — va à l'encontre de ce qui est communément admis.

Après tout, le Japon n'opère-t-il pas toujours sous une "constitution pacifique" ? La Corée du Sud ne s'est-elle pas engagée dans la réunification pacifique de la péninsule coréenne ? La Chine ne s'est-elle pas récemment éveillée aux vertus de la puissance douce ? Et comment la Corée du Nord et la Russie, qui ont toutes deux souffert de revers économiques désastreux dans les années 90, ont-elles eu les moyens de participer à cette course aux armements ? Ainsi qu'il ressort, ces obstacles ne sont pas avérés être beaucoup plus que des ralentisseurs sur la route de l'hyper militarisme régional.

Peut-être le Japon est-il le participant le plus paradoxal dans cette nouvelle course aux armements. Sa célèbre constitution pacifique a traditionnellement été l'un des rares freins aux dépenses d'armement dans la région. Ce pays limite depuis longtemps ses dépenses militaires à un plafond non-officiel de 1% de son budget global. Cependant, au fur et à mesure que son budget a augmenté, sa dépense militaire s'est accrue. L'armée japonaise est à présent plus grande que celle de la Grande-Bretagne et ce pays dépense plus que tous les autres, à part quatre autres nations, pour son armée. (En 2006, les dépenses militaires de la Chine ont dépassé pour la première fois celles du Japon.) Toutefois, pendant des décennies, les provisions de la constitution pacifique japonaise ont au moins fixé des limites aux capacités offensives de l'armée japonaise, dont on se réfère toujours à des Forces d'AutoDéfense (FAD).

Cependant, ces temps-ci, même la définition du mot "offensive" est en train de changer. En 1999, les FAD [japonaises] se sont servies pour la première fois d'une force offensive, lorsque leurs navires de guerre ont tiré sur des bateaux nord-coréens suspectés d'espionnage. Moins de dix ans plus tard, le Japon apporte son soutien, loin de sa "zone" de défense, aux guerres étasuniennes, incluant de l'approvisionnement en carburant pour les forces de coalition en Afghanistan et du transport en Irak.

Autrefois, le Japon était incapable de bombarder d'autres pays, en grande partie parce que ses forces aériennes ne disposaient pas de capacité de ravitaillement en vol. Grâce à Boeing, le premier avion ravitailleur KC-767 arrivera toutefois cette année au Japon, donnant à ses dirigeants, qui affirment à l'occasion le droit du pays de lancer des frappes préventives, les moyens de le faire. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les voisins du Japon, qui gardent une sinistre mémoire des années 30 et 40, lorsque l'armée de ce dernier a accompli un saccage impérial dans toute la région.

Tokyo dispose déjà de l'une des meilleures forces aériennes et navales de combat du monde, juste derrière les Etats-Unis. Mais les responsables japonais ont montré un appétit encore plus grand. Certains politiciens japonais font du lobbying pour amender la constitution pacifique, voire même l'abandonner entièrement, tout en propulsant les dépenses militaires vers des sommets. Pour faire la promotion de ces idées, ils utilisent la logique ténue selon laquelle le Japon devrait participer régulièrement aux "missions internationales de maintien de la paix".

L'Agence de la Défense Japonaise — son Pentagone — qui est passée de rang de ministère l'année dernière, veut plus de joujoux, comme des porte-avions, des sous-marins à propulsion nucléaire et des missiles à longue portée. Un porte-avions léger, que le gouvernement a classé avec fausse modestie comme "destroyer", sera prêt en 2009. Les sous-marins et les missiles devront toutefois attendre. Donc, aussi, la tentative de Tokyo de faire un saut prodigieux en capacités de combat aérien, en important des avions furtifs avancés américains, F-22. Inquiet d'une fuite technologique de toute dernière génération vers le monde extérieur, le Congrès a contrecarré cet accord au dernier moment, en août 2007.

Washington a été beaucoup plus accommodant en ce qui concerne les missiles de défense. Le Japon a été un supporter bien plus enthousiaste des missiles de défense que tout autre allié européen des Etats-Unis. En fait, les Etats-Unis et le Japon dépensent des milliards de dollars pour installer un prototype d'alerte et de riposte avancées d'un tel système de missiles de pointe. Une partie de ce bouclier antimissile est positionné sur terre. Le mois dernier, le Japon a installé son troisième intercepteur sol-air PAC-3 (Capacité Avancée Patriot-3) et en prévoit neuf de plus d'ici à 2011. Toutefois, la partie la plus ambitieuse de ce programme est basée en mer. En décembre dernier, le Japon a mené sont premier essai d'intercepteur marin.

Avec le Japon et les Etats-Unis qui partent favoris, une course spatiale se déroule aussi en Asie du Nord-Est. L'année dernière, la Chine a testé son propre système de missiles anti-balistiques en dégommant l'un de ses vieux satellites météorologiques. Alors que c'est loin, pour l'instant, d'être un véritable système de défense antimissile, la Chine a bien fait remarquer que le défi technologique consiste à atteindre une balle dans l'espace avec une autre balle. Pendant ce temps, grâce à la pression étasunienne, la Russie, elle aussi, met à niveau son système de défense antimissile, tout en inondant d'argent le développement de nouveaux missiles capables de contourner tout bouclier putatif que les Etats-Unis et ses alliés pourraient développer.

Apportez-moi la paix, mais pas tout de suite

On connaît les deux derniers présidents et Prix Nobel sud-coréens, Kim Dae-jung et le sympathisant de gauche Roh Moo-hyun, pour leurs efforts à faire naître une réconciliation avec la Corée du Nord. On connaît moins bien leurs programmes pour étoffer l'armée sud-coréenne.

Le côté sombre de leur politique de rapprochement [avec la Corée du Nord] a été sa contrepartie tacite de satisfaire les inquiétudes de sécurité des faucons sud-coréens, en donnant à l'armée tout ce qu'elle veut — et pas qu'un peu ! Entre 1999 et 2006, la dépense militaire sud-coréenne a bondi de plus de 70%. En 2007, lors de la cérémonie de lancement d'un nouveau destroyer équipé du système avancé antimissile Aegis, qui a fait entrer la Corée du Sud dans ce club élitiste de seulement cinq pays disposant d'une telle technologie, Roh Moo-hyun a déclaré : "En ce moment, l'Asie du Nord-Est est toujours dans la course aux armements et nous ne pouvons nous contenter de rester assis et de regarder". Dici à 2020, la marine nord-coréenne veut construire trois destroyers supplémentaires équipés d'Aegis pour un coût d'un milliard de dollars chacun [0,7 Mds d'€].

Les faucons sud-coréens ne répondent pas seulement aux inquiétudes relatives à la Corée du Nord, la menace traditionnelle autour de laquelle le Sud a organisé son armée. Ils sont inquiets du déclin de l'engagement militaire des Etats-Unis, qui a réduit le niveau de soldats américains traditionnellement en garnison dans le pays et qui exerce une forte pression pour un plus grand "partage du fardeau" militaire.

Les dirigeants et les responsables militaires sud-coréens sont angoissés par le fait que le Pentagone pourrait de se concentrer sur le Proche-Orient et l'Asie Centrale jusqu'à l'exclusion à ses engagements dans le Pacifique. Pour se préparer à cet imprévu consistant à y aller seule, la Corée du Sud s'est embarquée dans un ambitieux effort intitulé "Réforme de la Défense 2020" d'un coût de 665 milliards de dollars [environ 450 Mds d'€], qui accroîtra en gros son budget militaire de 10% par an jusqu'à 2020. Au cours de ces années, tandis que chutera, en fait, le niveau de soldats, la plus grosse partie de cet argent supplémentaire ira vers une foule de système coûteux de haute technologie, comme les nouveaux avions de combat F-15K de Boeing, les missiles SM-6 lancés depuis les navires, pouvant former un bouclier antimissile de basse-altitude, et des drones aériens Global Hawk.

Si l'on connaît assez bien les tenants et les aboutissants de la dépense folle de la Corée du Sud, les dépenses militaires de la Chine ont fait l'objet d'un examen approfondi considérable de la part des médias. Officiellement, elles se sont élevées à 45 Mds de dollars [un peu plus de 30 Mds d'€] pour 2007. Cependant, ce chiffre rendu public cache, selon les estimations des renseignements étasuniens, une bonne moitié des choses. La dépense de Pékin, prétendent ces sources, est en réalité de l'ordre de 100 Mds de dollars [près de 70 Mds d€]. Avec cet argent, la Chine persévère dans un ambitieux programme naval qui inclura l'ajout de cinq sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire à ses forces navales, un avion de transport de taille moyenne et — clandestinement — la construction supposée d'un énorme porte-avions à propulsion nucléaire de 93.000 tonnes d'ici à 2020.

Perdues dans le battage fait autour de la visible quête par la Chine d'une armée de niveau mondial correspondant à son économie de niveau mondial, sont les lacunes dans les capacités offensives du pays. La Chine n'a qu'environ deux centaines d'armes nucléaires et moins de deux douzaines de missiles balistiques intercontinentaux pointés vers les Etats-Unis. Sa marine ne dispose pas de capacité en "eaux profondes", elle n'a pas de porte-avions (pour l'instant), ni une force importante de sous-marins à propulsion nucléaire et les infrastructures de bases à l'étranger pour les soutenir. Elle s'en remet lourdement aux importations et ne peut pas construire le type d'avion qui lui permettrait de projeter une force sérieuse sur de vastes distances.

Cependant, la Chine a été la seule menace à l'horizon décemment crédible que le Pentagone a pu brandir pour justifier sa dépense militaire à des niveaux jamais vus depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Le Pentagone ne peut pas se servir contre al-Qaïda des gros destroyers de sa flotte ; les sous-marins Virginia-class[2] ne peuvent pas faire grand chose pour combattre les Taliban et les insurgés en Irak. Pourtant, ces systèmes figurent de façon prééminente dans les projets à long terme du Pentagone de construire une force navale de 313 bâtiments. Le Parlementaire démocrate John Murtha, qui a fait les gros titre en 2005 avec son opposition à la guerre d'Irak nouvellement créée, est typique d'un faucon parlementaire lorsqu'il met en garde sur la nécessité de se préparer pour le conflit à venir avec la Chine.

"Nous devons pouvoir disposer d'une armée qui puisse se déployer pour stopper la Chine ou la Russie ou tout autre pays qui nous défierait", a-t-il récemment déclaré à l'agence Reuters."J'ai ressenti que nous devions nous préoccuper de la direction vers laquelle va la Chine". Pour contrer la Chine, les Etats-Unis ont poursuivi une stratégie d'endiguement, en renforçant leurs liens militaires avec l'Inde, l'Australie, les Philippines et le Japon.[3]

L'administration de George W. Bush claironne sa réussite à accroître sa dépense militaire de 74% depuis 2001. En plus des 12,7 Mds de dollars [8,5 Mds d'€] pour de nouveaux navires de guerre, il y a 17 Mds de dollars [ près de 12 Mds d'€] pour un nouvel avion et plus de 10 Mds de dollars [7,5 Mds d€] pour la défense antimissile. L'administration veut gonfler son armée en la faisant passer de 482.400 soldats à 547.400 soldats d'ici 2012 [soit 65.000 soldats supplémentaires].

Une portion non négligeable de la demande par cette administration de 607 Mds de dollars [environ 420 Mds d'€] pour le budget 2009 du Pentagone — et qui ne comprend même pas le financement supplémentaire massif pour les guerres en Irak et en Afghanistan — ira au maintien et au développement de la présence militaire des Etats-Unis dans le Pacifique. Les [deux] candidats démocrates [restant en lice] pour la nomination présidentielle ont aussi appelé à une augmentation du nombre de soldats et n'ont rien dit sur le ralentissement, le gel ou même la réduction du budget militaire. Peu importe qui est élu, sous la prochaine administration, comme sous la dernière, les Etats-Unis continueront sûrement d'être le conducteur en chef de la dépense mondiale en armements.

Les armées d'austérité

L'augmentation de la dépense militaire n'est pas toujours juste fonction de la richesse. Alors que dans les années 90, l'économie russe se contractait, l'industrie d'exportation d'armements était devenue une manière encore plus essentielle pour ce pays en déclin d'obtenir des devises fortes. Aujourd'hui, inondée par les revenus du pétrole et du gaz, la Russie a regagné sa place en tant que deuxième plus gros vendeurs d'armes au monde, en doublant pratiquement ses exportations d'armes depuis 2000.

Les manœuvres de Washington pour établir un système antimissile mondial et empiéter sur les intérêts russes en Asie Centrale n'ont fait qu'encourager Moscou à stimuler sa dépense militaire dans un effort pour retrouver son statut de superpuissance.

Avec la croissance renouvelée de l'économie russe s'appuyant sur la force de ses ventes énergétiques, la dépense en armements de la Russie a commencé à décoller au tournant du siècle, s'accroissant presque de 400% entre 2000 et 2006. Le gouvernement russe, qui avait prévu une augmentation de sa dépense de 29% pour 2007, projette de remplacer d'ici à 2015 pratiquement la moitié de son arsenal avec du matériel de guerre neuf.

Comparée à la Russie, la Corée du Nord a eu une expérience complète d'effondrement économique avec très peu de restauration subséquente. Pourtant, malgré ses moyens déplorablement limités, elle a essayé de rivaliser avec les grandes puissances qui l'entourent. Selon de nombreuses estimations, Pyongyang consacre autant qu'un quart de son budget à son armée (même si la prospère Corée du Sud dépense encore pour son armée autant, voire plus, que la totalité du PIB nord-coréen).

C'est l'échec de la Corée du Nord à égaler la dépense militaire conventionnelle de la Corée du Sud, et encore moins celle du Japon ou des Etats-Unis, qui a rendu la construction d'une "dissuasion nucléaire" de plus en plus attirante pour ses dirigeants. En d'autres termes, la crise nucléaire actuelle, qui pompe aujourd'hui autant d'attention diplomatique en Asie du Nord-Est, est au moins en partie le résultat de la course aux armements conventionnels qui s'accélère dans la région et de l'incapacité de la Corée du Nord à garder le rythme.[4]

Les détracteurs du régime nord-coréen indiquent souvent que sa dépense militaire est finalement une violation des droits de l'homme, parce que le gouvernement retire la nourriture de la bouche de son peuple pour dépenser dans les armements. La Corée du Nord n'est toutefois qu'un exemple particulièrement révoltant d'un problème mondial en expansion. Chacun des six pays de cette nouvelle course aux armements dans le Pacifique a développé une richesse de logiques pour justifier sa dépense militaire — et chacun a ignoré dans ce processus des besoins intérieurs importants. Etant données les sommes qui seraient nécessaires pour s'occuper de la démilitarisation des armes nucléaires, de la crise du changement climatique qui pointe à l'horizon et du fossé déstabilisant entre les riches et pauvres, de telles priorités de dépense sont en elles-mêmes une menace contre l'humanité.

En 2006, le monde a mis plus 37% supplémentaires dans sa dépense militaire qu'en 1997. Si le "dividende de la paix" qui devait arriver à la suite de la fin de Guerre Froide n'est jamais vraiment apparu, une décennie plus tard, le monde se retrouve en fait accablé par son opposé : un déficit de paix bien réel.

John Feffer est le codirecteur de Foreign Policy In Focus à l'Institut des Etudes Politiques de Washington, DC. Il est l'auteur deNorth Korea, South Korea: US Policy at a Time of Crisis [Corée du Nord, Corée du Sud : la Politique des Etats-Unis en Temps de Crise] (Seven Stories, 2003), entre autres ouvrages.

(Copyright 2008 John Feffer / Tomdispatch / traduction : [JFG-QuestionsCritiques])

Notes du traducteur :
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[1] Lire : "Un faucon à la tête du nouveau gouvernement conservateur japonais", par David McNeill

[2] Les sous-marins d'attaque Virginia class (ou SSN-774 class) sont les premiers sous-marins américains destinés à un large éventail de mission, tant en eaux profondes que littorales, dans le monde entier. Ils ont été conçus comme alternative moins coûteuse aux sous-marins d'attaques Seawolf-class de l'ère de la Guerre Froide et risquent fort de remplacer les sous-marins Los Angeles-class vieillissants, dont treize d'entre eux ont déjà été démilitarisés.

Les "Virgina-class" incorporent plusieurs innovations. A la place de périscopes, ces sous-marins sont dotés d'une paire de "mâts photoniques" extensibles, à l'extérieur de la coque de pression. Chacun de ces mâts contient plusieurs caméras à haute résolution avec intensification de lumière et détecteurs à infrarouge, un télémètre laser à infrarouge et une gamme d'ESM [mesures de soutien électronique] intégrés. Les signaux captés par les détecteurs des mâts sont transmis vers le centre de contrôle par fibres optiques qui passent au travers de processeurs de signal. Ils utilisent aussi des propulseurs à pompe pour les opérations nécessitant un plus grand silence.

[3] Lire : "Le Japon Devient le Gendarme Américain de la Zone Pacifique", par Simon Tisdall

[4] Lire : "La Corée du Nord dicte la loi", par Donal Kirk