Paul Krugman (28 février 1953 - )
Biographie
Paul Krugman est né et a grandi à Long Island, proche banlieue chic new-yorkaise. Il a d'abord suivi des études d'histoire à l'Université de Yale, puis au MIT, où il a obtenu son doctorat en 1977. Il a enseigné à Yale, au MIT et à l'Université de Stanford avant de rejoindre le corps des enseignants de l'Université de Princeton, où il est resté jusqu'en 1996.
Il a travaillé à la Maison Blanche sous Reagan (1982-83) où il faisait partie du "Council of Economic Advisers", le comité des conseillers économiques.
Lorsque Bill Clinton gagna la présidence en 1992, on s'attendait à ce que Krugman obtienne un poste important, mais pour diverses raisons, il ne fut pas retenu. Toutefois, son passage à la Maison-Blanche lui a permis de toucher un public plus large en tant que journaliste, et il a d'abord écrit pour "Fortune" et pour "Slate", puis plus tard pour la revue d'affaires de Harvard, "Foreign Policy", pour The Economist, Harper's, Scientific American et le Washington Monthly.
Un économiste irréverentieux
Au début des années 90, il prétendait que la croissance des économies en Asie du Sud-Est n'étaient pas le résultat de modèles économiques nouveaux et originaux, mais plutôt celui d'une augmentation du capital et de la contribution du travail, qui ne résultaient pas d'une augmentation des facteurs totaux de productivité. Sa prédiction était que la future croissance économique en Asie du Sud-Est se ralentirait au fur et à mesure qu'il serait plus difficile de générer de la croissance à partir de l'augmentation des facteurs de production.
Paul Krugman a passé plus de la moitié de sa vie a examiner et a débusquer les théories économiques populaires de la période qu'il a appelé "l'âge de la réduction des exigences" ("the age of diminished expectations"). Ses critiques sur le protectionnisme - de même que ses critiques bipartisanes et parfois personnelles contre les activistes politiques bien en vue à Washington - ont eu pour conséquence que certains l'ont pris en horreur.
Mais le passage de Krugman au conseil d'administration d'Enron, pendant une bonne partie de l'année 1999, est devenu une source de controverse lorsque le scandale d'Enron a éclaté. Il a été accusé par certains commentateurs d'avoir été nommé à ce poste pour contrôler la couverture médiatique. Il a nié cette accusation avec véhémence en faisant remarquer qu'il a révélé sa relation passée avec Enron dans un article qu'il a écrit à ce sujet.
Un éditorialiste et un auteur mondialement réputé
Selon ses propres mots, il est devenu un adepte d'une "nouvelle façon d'écrire ... des essais à l'intention des non-économistes qui sont clairs, efficaces et divertissants".
Le travail de Krugman, qui comprend plus de 20 livres et plus de 200 articles dans des revues professionnelles, lui a valu en 1991 la prestigieuse médaille John Bates Clark, un prix remis tous les deux ans à "l'économiste de moins de quarante ans qui est déclaré avoir apporté une contribution significative à la connaissance économique."
Sa réputation professionnelle reste largement basée sur son travail dans le commerce et la finance internationales; il est l'un des fondateurs de la "nouvelle théorie commerciale," un rafraîchissement essentiel de la théorie du commerce international.
C'est en 1999 que Paul Krugman a rejoint le New York Times comme éditorialiste sur la page Op-ed [Opinions]. Parallèlement, il est toujours professeur d'économie et d'affaires internationales à l'Université de Princeton. Ses recherches universitaires sont focalisées sur les crises et les questions économiques.
Quelques chroniques parues dans le New York Times et traduites en français
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